Points clés Quel est l’effet de la durée du sommeil sur l’apport énergétique évalué objectivement chez les adultes en surpoids dans leur environnement familial habituel ? Résultats Dans cet essai clinique randomisé portant sur 80 adultes en surpoids dormant habituellement moins de 6,5 heures par nuit, ceux randomisés pour une intervention de prolongation du sommeil de 2 semaines ont réduit de manière significative leur apport énergétique quotidien d’environ 270 kcal par rapport au groupe témoin. La dépense énergétique totale ne différait pas significativement entre les groupes de prolongation du sommeil et les groupes témoins, ce qui entraînait un bilan énergétique négatif avec la prolongation du sommeil. Signification Les résultats suggèrent que l’amélioration et le maintien d’une durée de sommeil adéquate pourraient réduire le poids et constituer une intervention viable pour les programmes de perte de poids et de prévention de l’obésité. |
L’obésité est un problème majeur de santé publique. L’épidémie d’obésité semble coïncider avec une tendance à la diminution du sommeil observée dans la société au cours des dernières décennies. Par exemple, un tiers de la population américaine a déclaré ne pas dormir les 7 à 9 heures recommandées par nuit.
Des preuves substantielles suggèrent que dormir régulièrement moins de 7 heures par nuit est associé à des conséquences néfastes sur la santé. En particulier, une durée de sommeil insuffisante est de plus en plus reconnue comme un facteur de risque important d’obésité. Des études épidémiologiques prospectives suggèrent qu’une courte durée de sommeil est un facteur de risque important de prise de poids.
Cependant, on ne sait toujours pas si prolonger la durée du sommeil peut constituer une stratégie efficace pour prévenir ou inverser l’obésité. Bien que les experts en obésité encouragent l’éducation à l’hygiène du sommeil, la plupart des professionnels de la santé et des patients ne mettent pas en œuvre l’obtention d’une durée de sommeil adéquate dans le cadre des stratégies de lutte contre l’épidémie d’obésité.
Au niveau de la population, l’association entre le flux énergétique et le poids corporel implique que l’augmentation de l’apport énergétique est le principal moteur de l’augmentation du poids corporel dans la société moderne. Selon des modèles de prédiction dynamique, une augmentation soutenue de l’apport énergétique, même de 100 kcal/j, entraînerait une prise de poids d’environ 4,5 kg sur 3 ans.
Il est nécessaire de mieux comprendre les facteurs à l’origine de l’augmentation persistante observée de l’apport énergétique et du gain de poids moyen au niveau de la population. L’un de ces facteurs est la durée insuffisante du sommeil. Des études expérimentales en laboratoire à court terme ont montré que la restriction du sommeil chez les individus en bonne santé est associée à une augmentation de l’apport énergétique moyen d’environ 250 à 350 kcal/j avec peu ou pas de changement dans la dépense énergétique.
Cependant, ces études en laboratoire ne représentent pas la vie réelle. L’ampleur de la restriction du sommeil était extrême dans la plupart des cas et l’apport énergétique était déterminé à partir d’un ou de quelques repas. Dans un contexte réel où les participants poursuivent leurs activités quotidiennes normales, de multiples facteurs en interaction (par exemple, les interactions sociales et l’activité physique libre) peuvent influencer l’apport ou la dépense énergétique et le poids. .
À ce jour, on ne sait pas si et dans quelle mesure une intervention visant à augmenter la durée du sommeil dans un contexte réel affecte le bilan énergétique et le poids corporel. Nous avons mené un essai clinique randomisé (ECR) pour déterminer les effets d’une intervention de prolongation du sommeil sur l’apport énergétique, la dépense énergétique et le poids corporel, évalués objectivement dans des contextes réels chez des adultes en surpoids qui réduisent habituellement la durée du sommeil. du rêve.
Résumé
Un essai clinique randomisé
Importance
Une courte durée de sommeil a été reconnue comme un facteur de risque d’obésité. On ne sait toujours pas si prolonger la durée du sommeil peut atténuer ce risque.
But
Déterminer les effets d’une intervention de prolongation du sommeil sur l’apport énergétique, la dépense énergétique et le poids corporel évalués objectivement dans des contextes réels chez les adultes en surpoids qui réduisent habituellement la durée du sommeil.
Conception, portée et participants
Cet essai clinique randomisé monocentrique a été mené du 1er novembre 2014 au 30 octobre 2020. Les participants étaient des adultes âgés de 21 à 40 ans avec un indice de masse corporelle (calculé comme le poids en kilogrammes divisé par la taille en mètres carrés) compris entre 25,0 et 29,9 et avaient une durée de sommeil typique de moins de 6,5 heures par nuit. Les données ont été analysées selon le principe de l’intention de traiter.
Interventions
Après une période de 2 semaines de sommeil régulier au départ, les participants ont été assignés au hasard à une séance de conseils individualisés en matière d’hygiène du sommeil visant à prolonger leur heure de coucher à 8,5 heures (groupe de prolongation du sommeil). dormir) ou continuer leur sommeil habituel (groupe témoin).
Tous les participants ont été invités à poursuivre leurs activités quotidiennes à la maison sans régime ni activité physique prescrits.
Principaux résultats et mesures
Le principal résultat était la modification de l’apport énergétique par rapport à la valeur de départ, qui a été objectivement évaluée comme la somme de la dépense énergétique totale et de la modification des réserves d’énergie corporelle.
La dépense énergétique totale a été mesurée par la méthode de l’eau doublement marquée. La modification des réserves d’énergie corporelle a été calculée à l’aide de la régression du poids quotidien des ménages et des modifications de la composition corporelle issues de l’absorptiométrie à rayons X à double énergie. La durée du sommeil a été surveillée par actigraphie. Les changements par rapport à la ligne de base ont été comparés entre les 2 groupes à l’aide d’une analyse en intention de traiter.
Résultats
Les données de 80 participants randomisés (âge moyen [ET], 29,8 [5,1] ans ; 41 hommes [51,3 %]) ont été analysées. La durée du sommeil a augmenté d’environ 1,2 heure par nuit (IC à 95 %, 1,0 à 1,4 heure ; P < 0,001) dans le groupe de prolongation du sommeil par rapport au groupe témoin.
Le groupe de prolongation du sommeil présentait une diminution significative de l’apport énergétique par rapport au groupe témoin (−270 kcal/j ; IC à 95 %, −393 à −147 kcal/j ; P < 0,001).
La modification de la durée du sommeil était inversement corrélée à la modification de l’apport énergétique (r = −0,41 ; IC à 95 %, −0,59 à −0,20 ; P < 0,001).
Aucun effet significatif du traitement n’a été observé sur la dépense énergétique totale, entraînant une réduction de poids dans le groupe de prolongation du sommeil par rapport au groupe témoin.
Conclusions et pertinence Cet essai a révélé que la prolongation du sommeil réduisait l’apport énergétique et entraînait un bilan énergétique négatif dans des contextes réels chez les adultes en surpoids qui réduisaient habituellement la durée du sommeil. Améliorer et maintenir une durée de sommeil saine pendant des périodes plus longues pourrait faire partie des programmes de perte de poids et de prévention de l’obésité. |
Identifiant d’enregistrement de l’essai ClinicalTrials.gov : NCT02253368