Les habitudes de sommeil influencent le contrôle glycémique dans le diabète : étude de randomisation mendélienne

Une étude de randomisation mendélienne élucide la relation causale entre les caractéristiques du sommeil et le contrôle glycémique, soulignant l’impact potentiel des interventions sur le sommeil sur la gestion et les résultats du diabète.

Janvier 2023
Les habitudes de sommeil influencent le contrôle glycémique dans le diabète : étude de randomisation mendélienne

Des études expérimentales ont montré que réduire la durée du sommeil ou perturber le sommeil entraîne une augmentation de la résistance à l’insuline et des taux de glucose plasmatique plus élevés. Des revues systématiques et des méta-analyses d’études prospectives ont systématiquement révélé que des durées de sommeil plus courtes et plus longues sont associées à un risque accru de diabète de type 2 (DT2).

Des études observationnelles ont également montré que l’insomnie, les siestes diurnes et le chronotype (préférence nocturne) sont associés à un risque accru de DT2. Cependant, les relations causales ne sont pas claires à partir de ces données en raison de biais potentiels dus à des confusions résiduelles (par exemple, liées à l’activité physique et à l’alimentation) et à une causalité inverse (par exemple, due à la nycturie et aux douleurs neuropathiques).

L’analyse de randomisation mendélienne (MR), qui utilise des variantes génétiques comme variables instrumentales pour évaluer les effets causals des expositions sur les résultats, est moins sujette aux confusions ou à la causalité inverse que la régression observationnelle multivariée (MVR) conventionnelle. MR a différentes sources de biais par rapport à MVR ; par conséquent, la cohérence des résultats de ces deux méthodes augmente la confiance dans l’évaluation de la causalité.

Des études IRM à deux échantillons (2SMR) récemment publiées ont trouvé peu de preuves cohérentes des effets causals de la durée du sommeil sur le DT2 et/ou les traits glycémiques associés. Des études antérieures sur l’IRM suggèrent que l’insomnie pourrait augmenter de manière causale le risque de DT2, mais n’ont pas évalué si l’insomnie influence les niveaux glycémiques dans la population générale. Ces études antérieures avaient une puissance statistique limitée et un risque de faible biais d’instrument. Comprendre l’impact des caractéristiques du sommeil sur les niveaux glycémiques dans la population générale pourrait avoir de profondes implications en matière de santé publique pour la prévention du diabète.

But

Examiner les effets des caractéristiques du sommeil sur l’hémoglobine glyquée (HbA1c).

Notre objectif était d’explorer les effets des caractéristiques du sommeil (par exemple, l’insomnie, la durée du sommeil, la somnolence diurne, les siestes diurnes et le chronotype) sur les niveaux glycémiques moyens évalués par l’hémoglobine glyquée (HbA1c) (critère principal) et le glucose. (résultat secondaire) dans la population générale.

Méthodologie

Cette étude a triangulé les preuves par régression multivariable (MVR) et randomisation mendélienne à un échantillon (1SMR) et à deux échantillons (2SMR), y compris des analyses de sensibilité sur les effets de cinq traits de sommeil autodéclarés (c’est-à-dire les symptômes du sommeil). insomnie [difficulté à initier ou à maintenir le sommeil], durée du sommeil, somnolence diurne, siestes et chronotype) de l’HbA1c (en unités SD) chez les adultes d’ascendance européenne de la UK Biobank (pour les analyses MVR et 1SMR) (n = 336 999 ; moyenne [ SD] âgé de 57 ans ; 54 % de femmes) et dans les études d’association pangénomique du Glucose and Insulin Related Traits Consortium (MAGIC) (pour les analyses 2SMR) (n = 46 368 ; 53 [11] ans ; 52 % de femmes).

Résultats

Grâce aux MVR, 1SMR, 2SMR et à leurs analyses de sensibilité, nous avons constaté qu’une fréquence plus élevée de symptômes d’insomnie (généralement contre parfois ou rarement/jamais) était associée à une HbA1c plus élevée (MVR 0,05 unités SD [IC à 95 % 0,04-0,06] ; 1SMR 0,52 [0,42-0,63] ; 2SMR 0,24 [0,11-0,36]).

Les associations sont restées, mais les estimations ponctuelles ont été quelque peu atténuées après exclusion des participants diabétiques. Pour d’autres caractéristiques du sommeil, il y avait moins de cohérence entre les méthodes et certaines, mais pas toutes, ont fourni la preuve d’un effet.

Conclusions

Nos résultats suggèrent que des symptômes d’insomnie fréquents entraînent des taux plus élevés d’HbA1c et, par voie de conséquence, que l’insomnie joue un rôle causal dans le diabète de type 2. Ces résultats pourraient avoir des implications importantes pour le développement et l’évaluation de stratégies améliorant les habitudes de sommeil. pour réduire l’hyperglycémie et prévenir le diabète.