Efficacité de l’entraînement physique chez les patients hypertendus : analyse comparative des modalités d’entraînement

L’entraînement fractionné de haute intensité démontre une efficacité comparable à l’entraînement continu d’intensité modérée pour améliorer les marqueurs thrombotiques et les niveaux de microARN chez les patients hypertendus, confirmant ainsi son rôle en tant que modalité d’exercice efficace dans la gestion de l’hypertension et la réduction du risque cardiovasculaire.

Juillet 2020
Efficacité de l’entraînement physique chez les patients hypertendus : analyse comparative des modalités d’entraînement

L’hypertension artérielle systémique touche environ un milliard de personnes dans le monde. Il a été démontré que l’hypertension artérielle (TA) est un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance cardiaque congestive, d’infarctus du myocarde, de maladie vasculaire périphérique et d’insuffisance rénale terminale.

L’importance de la tension artérielle en tant que facteur de risque a été soulignée par l’Organisation mondiale de la santé, qui a identifié l’hypertension artérielle systémique comme l’une des causes les plus importantes de morbidité et de mortalité prématurée dans les pays développés et en développement.

En revanche, une bonne condition physique et un exercice physique fréquent contribuent à la gestion de cette pathologie. Une faible capacité aérobie constitue un facteur de risque de développement de maladies cardiovasculaires, même chez les personnes hypertendues, et une meilleure capacité aérobie réduit la mortalité et la morbidité cardiovasculaire.

En fait, des recherches antérieures ont montré que l’exercice aérobique peut réduire les valeurs de la pression artérielle systolique (PAS) et de la pression artérielle diastolique (DBP) de 3,9 % et 4,5 %, respectivement, tandis que les exercices de résistance réduisent la PAS et la pression artérielle (DBP). DPB de 2% et 4%, respectivement.

Des études épidémiologiques indiquent qu’une activité physique plus intense est associée à une diminution de la tension artérielle, bien que ses effets puissent changer en fonction de différentes modalités et paramètres de dosage, notamment la durée, la fréquence et la charge de travail ou l’intensité du programme et de la séance.

Ainsi, des recherches sur le mode, l’intensité, la fréquence et la durée des séances devraient être menées et contribuer à une amélioration de l’efficacité de l’activité physique.

Objectif de l’examen

L’objectif de cette méta-analyse est de comparer les effets de l’entraînement continu d’intensité modérée (MICT) et de l’entraînement par intervalles de haute intensité (HIIT) sur la tension artérielle chez les personnes hypertendues.

Découvertes récentes

Les programmes d’entraînement aérobie continu réussissent à promouvoir la santé et sont efficaces pour moduler la pression artérielle systolique (PAS) et la pression artérielle diastolique (DBP). Cependant, le HIIT semble supérieur au MICT pour améliorer la condition cardiorespiratoire.

Résultats

Nous avons recherché dans PubMed, ScienceDirect et Google Scholar des essais cliniques randomisés comparant les effets chroniques du HIIT et du MICT sur la tension artérielle chez les sujets hypertendus.

Les changements pré- et post-intervention dans la consommation maximale d’oxygène (VO2max) entre MICT et HIIT ont été analysés. Les deux interventions présentaient des différences significatives en termes de PAS (MICT : différence moyenne (DM), 3,7 mm Hg [IC à 95 % = 2,57, 4,82], p < 0,00001 ; et HIIT : MD, 5,64 mm Hg [IC à 95 % = 1,69, 9,52] , p = 0,005) et en DBP (MICT : MD, 2,41 mm Hg [IC 95 % = 1,09, 3,72], p = 0,0003 ; et HIIT : MD, 4,8 mm Hg [IC 95 % = 2,9, 6,7], p < 0,00001) par rapport au groupe témoin.

Aucune différence n’a été trouvée dans les valeurs de PAS (DM, 1,13 mm Hg [IC à 95 % = - 0,01, 2,27], p = 0,05) ; cependant, des différences ont été observées entre les groupes en ce qui concerne le trouble borderline (DM, 1,63 mm Hg [IC à 95 % = 0,83, 2,44], p = 0,0001).

Dans le critère de jugement secondaire, les deux interventions ont augmenté la VO2max par rapport aux groupes témoins (MICT : MD, 1,30 ml/kg/min [IC 95 % = 0,92, 1,68], p < 0,00001 ; et HIIT : MD, 4,90 ml/min kg/ min [IC à 95 % = 3,77, 6,04], p < 0,00001), et le HIIT a favorisé une plus grande amélioration que le MICT (MD, 2,52 ml/kg/min [IC à 95 % = 1,90, 3,13], p < 0,0001).

Discussion

L’objectif principal de la présente étude était d’étudier les effets de l’entraînement aérobique sur la tension artérielle chez les personnes souffrant d’hypertension, qui touche environ 14 % de la population mondiale et représente 18 % de tous les décès dans le monde.

Les principales conclusions étaient les suivantes : (i) les groupes MICT et HIIT ont favorisé des réductions significatives de la SBP et de la DBP par rapport aux groupes témoins ; (ii) aucune différence significative n’a été trouvée dans la réduction de la PAS entre les groupes MICT et HIIT ; (iii) le HIIT réduit le DBP dans une plus grande mesure que le MICT ; et (iv) le HIIT a favorisé une plus grande amélioration du VO2max que le MICT. Les deux interventions ont favorisé des augmentations plus importantes de VO2max par rapport aux groupes témoins.

Les mécanismes guidant la réduction de la pression artérielle après l’entraînement sont liés à des facteurs hémodynamiques et neuronaux. Plus précisément, l’activité physique chronique réduit l’activité sympathique, augmente le tonus vagal et favorise la réduction de la résistance vasculaire périphérique après l’effort .

Les individus physiquement entraînés présentent des adaptations aux effets chroniques de l’exercice, tels qu’une augmentation de la VO2max, une croissance musculaire, une croissance physiologique du ventricule gauche et une FC au repos relativement faible. En revanche, les personnes souffrant d’hypertension peuvent avoir des limitations qui restreignent l’activité physique en raison de l’obésité ou d’un mode de vie sédentaire.

En ce sens, il est important de mettre l’accent sur la prévention primaire chez les personnes présentant un risque élevé d’hypertension artérielle essentielle, en tenant compte du fait que les anomalies hémodynamiques, métaboliques et hormonales, ainsi que les concentrations de biomarqueurs, peuvent jouer un rôle clé dans le développement de l’hypertension. .

Concernant la PAS, les études présentées dans cette méta-analyse ont observé des réductions post-intervention soutenues par Huang et al. qui ont signalé une réduction de 3,9 % de la PAS après l’intervention lors d’un entraînement aérobique.

Dans une comparaison de la réduction de la PAS, des recherches antérieures ont montré qu’il n’y avait aucune différence entre les résultats des groupes d’intervention MICT et HIIT, ce qui corrobore les résultats de la présente étude.

Sinon, la ligne directrice proposée par Whelton et al. indique que la PAS peut être réduite de 5 à 8 mmHg en pratiquant 90 à 150 min/semaine d’activité physique à 65-75 % de la réserve FC. De plus, des différences significatives de 3,84 mm Hg et 2,54 mm Hg par rapport aux groupes témoins ont été précédemment signalées, ce qui concorde avec les diminutions d’ampleur trouvées dans notre méta-analyse avec HIIT.

De plus, on observe qu’une diminution de seulement 5 mm Hg de la PAS peut réduire le risque de mortalité par accident vasculaire cérébral de 14 % et par maladie coronarienne de 9 %.

Conclusion

  • MICT et HIIT semblent favoriser des réductions importantes (3,7 vs 5,64 mm Hg) de la PAS chez les adultes hypertendus, mais similaires l’une à l’autre (DM = 1,13 mm Hg).
     
  • La PAD a été réduite de façon plus importante dans le groupe HIIT (MD : MICT versus HIIT = 1,63 mm Hg).
     
  • Ces réductions, notamment de la PAS, ont été associées à une réduction de 7 à 14 % du risque de maladie cardiovasculaire et des causes totales de décès.
     
  • Nous avons également constaté que les interventions HIIT entraînaient de plus grandes améliorations du VO2max que le MICT (4,90 contre 1,30 ml/kg/min), avec un taux d’achèvement plus élevé du MICT (80,4 %).
     
  • En conclusion, le HIIT et le MICT favorisent la réduction de la PAS chez les adultes souffrant d’hypertension, et le HIIT a montré une plus grande ampleur dans la réduction du trouble borderline. Pour les patients hypertendus, le HIIT peut être associé à une amélioration plus importante du VO2max que le MICT.