Au cours des dernières décennies, nous avons assisté à d’énormes progrès technologiques dans les domaines des matériaux, de la conception et des modalités de port des lentilles de contact. Il y a eu des changements dans l’accessibilité financière et l’accès aux lentilles de contact partout dans le monde.
De nouvelles recherches et approbations réglementaires dans le domaine critique du contrôle de la myopie ont le potentiel d’étendre davantage la portée des lentilles de contact à un public de plus en plus jeune et plus large. Cependant, des questions demeurent quant aux moyens d’améliorer la sécurité des lentilles de contact, notamment en ce qui concerne la kératite microbienne liée aux lentilles de contact.
Le premier groupe de réflexion annuel de l’American Academy of Optometry a réuni plusieurs chercheurs et leaders d’opinion clés du monde entier pour aborder ce sujet lors de la réunion annuelle 2019 de l’American Academy of Optometry.
Signification
Le taux d’infection associé aux lentilles de contact n’a pas changé depuis plusieurs décennies. De plus, il existe une tendance vers des infections plus graves associées à Acanthamoeba et aux champignons. L’utilisation croissante de lentilles de contact chez les enfants exige notre attention dans le cadre d’études de surveillance et de cas-témoins.
But
L’American Academy of Optometry (AAO) a réuni des chercheurs et des leaders d’opinion clés du monde entier pour discuter de la kératite microbienne associée aux lentilles de contact lors de la réunion annuelle 2019 de l’AAO.
Méthodes
Experts présentés en quatre séances.
La première séance a porté sur l’épidémiologie de la kératite microbienne, la pathogenèse de Pseudomonas aeruginosa et le rôle des systèmes d’entretien des lentilles et des étuis de stockage dans les maladies cornéennes.
La session 2 a porté sur les formes non bactériennes de kératite chez les porteurs de lentilles de contact.
La séance 3 a porté sur les besoins futurs, les défis et les questions de recherche concernant la kératite microbienne chez les jeunes et la gestion de la myopie, le microbiome, les surfaces antimicrobiennes et la susceptibilité génétique.
La séance 4 a porté sur les impératifs de communication et de conformité.
Résultats
Le taux absolu de kératite microbienne est resté très constant depuis trois décennies malgré les nouvelles technologies, et une utilisation à long terme augmente considérablement le risque.
L’apport amélioré d’oxygène fourni par les lentilles en silicone hydrogel n’a pas affecté les taux et, bien que l’introduction des lentilles journalières jetables ait minimisé le risque de maladie grave, il n’existe aucune preuve cohérente qu’elles aient modifié le taux global de kératite microbienne.
Les lentilles d’orthokératologie nocturnes peuvent augmenter le risque de kératite microbienne, notamment secondaire à Acanthamoeba, chez l’enfant. L’observance reste une préoccupation et un facteur de risque important de maladie. De nouvelles connaissances sur le microbiome de l’hôte et la susceptibilité génétique pourraient révéler de nouvelles théories.
D’autres études sont nécessaires, notamment des conceptions cas-témoins appropriées pour les maladies rares et les registres.
Questions récapitulatives et sans réponse pour l’ensemble du groupe d’experts
Des études cas-témoins sont nécessaires pour répondre à bon nombre des questions soulevées dans ce groupe de réflexion. Plus important encore, le groupe a estimé que nous en avions besoin dès le début, en particulier chez les enfants, pour nous guider dans le contrôle de la myopie. Cependant, le problème ne consiste pas simplement à déterminer les rapports de probabilité du risque d’infection. Il est également nécessaire de mieux comprendre le risque absolu, aussi difficile soit-il à y parvenir.
De plus, les données sur l’efficacité du contrôle de la myopie à long terme par l’orthokératologie ou du contrôle de la myopie avec des lentilles de contact multifocales souples sont cruciales car les parents doivent être conscients du bénéfice potentiel avant de prendre le risque. Le groupe a suggéré de créer une base de données de registre. Par exemple, un site central de collecte de données pour les populations équipées d’orthokératologie nocturne ou de lentilles multifocales souples permettrait à l’industrie, à la Food and Drug Administration et aux chercheurs de regarder en arrière et d’évaluer les risques.
Il existe des exemples dans d’autres spécialités médicales, comme la psychiatrie, où l’ensemble de l’industrie s’est engagé à mettre à disposition toutes ses données cliniques dans une base de données afin que tout chercheur puisse les utiliser pour tester des hypothèses ou examiner des mécanismes. Un registre ou une base de données devrait être encouragé en tant que profession, en particulier pour les questions sur la sécurité des lentilles de contact pour le contrôle de la myopie chez les enfants.
Le groupe a également discuté des campagnes de conformité, ciblant explicitement les campagnes directement destinées aux consommateurs, comme le font les Centers for Disease Control and Prevention. Les plateformes de médias sociaux peuvent être adaptées aux publics cibles travaillant avec des communicateurs en santé et des graphistes. Le message doit être examiné par des chercheurs pour s’assurer qu’il est fondé sur des preuves et testé sur des porteurs de lentilles de contact pour garantir qu’il est significatif.
De plus, un travail collaboratif entre les équipes d’étude d’évaluation des lentilles de contact pour les jeunes des Centers for Disease Control and Prevention a révélé que les comportements des porteurs de lentilles de contact qui achetaient des lentilles de contact directement auprès de leur optométriste n’étaient pas différents de ceux des porteurs de lentilles de contact. qu’il a acheté sur Internet. Cela devrait encourager les praticiens à mettre l’accent sur le recyclage et l’éducation sur les risques liés aux lentilles de contact à chaque visite de suivi.
En conclusion, collectivement, les participants du Think Tank ont convenu que la complaisance ne devrait pas nous retenir. Nous ne devrions pas simplement accepter le statu quo . Nous ne devrions pas souscrire à la mentalité selon laquelle si nous ne parvenons pas à résoudre le problème facilement, nous reconnaîtrons simplement le taux d’infection et finirons par perdre le fil.
Nous comprenons que le risque de kératite microbienne, d’utilisation nocturne et de kératite à Acanthamoeba n’a pas diminué depuis des décennies, malgré l’innovation. Pour ces raisons, la profession, les agences fédérales et l’industrie doivent aller de l’avant dans le financement d’études pour résoudre ces problèmes. Nous devons lutter plus fort contre les obstacles au changement.
Message final
Le premier groupe de réflexion annuel de l’AAO a reconnu que le risque de kératite microbienne n’a pas diminué depuis des décennies, malgré l’innovation. Des questions et des orientations de recherche importantes demeurent.