Risque de cancer hématologique associé à un prurit indifférencié

Une utilité diagnostique limitée est observée dans les niveaux de LDH chez les patients présentant un prurit indifférencié, mettant en évidence les difficultés liées à l’identification du risque de cancer hématologique chez ces personnes.

Janvier 2024
Risque de cancer hématologique associé à un prurit indifférencié

Points clés

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Quel est le risque d’hémopathie maligne et l’utilité diagnostique du test de lactate déshydrogénase sérique chez les patients présentant un prurit indifférencié ?

Résultats  

Dans cette étude de cohorte portant sur 327 502 patients et 327 502 témoins appariés, les patients présentant un prurit indifférencié présentaient un risque accru de recevoir un diagnostic d’hémopathie maligne au cours de la première année, et le taux sérique de lactate déshydrogénase n’était pas associé à un risque accru. du cancer hématologique.

Signification

Les cliniciens doivent envisager un examen approfondi des symptômes et une évaluation des facteurs de risque de cancer avant de décider s’il convient de traiter les patients présentant un prurit indifférencié.

Importance  

Bien que le prurit soit fréquent chez les patients atteints de cancers hématologiques, on ne sait pas si les patients présentant un prurit indifférencié présentent un risque accru de développer un cancer hématologique. De plus, il n’est pas clair si le taux sérique de lactate déshydrogénase (LDH), couramment demandé pour le dépistage du cancer, a une utilité diagnostique chez les patients souffrant de prurit.

But  

Évaluer le risque de cancer hématologique et l’utilité diagnostique du taux de LDH chez les patients présentant un prurit indifférencié.

Conception, environnement et participants  

Cette analyse de cohorte rétrospective au niveau de la population a été réalisée à l’aide du TriNetX Research Network, une base de données mondiale sur les dossiers de santé couvrant plus de 69 millions de patients, de 2002 à 2020.

L’étude a inclus 327 502 patients éligibles diagnostiqués avec un prurit non spécifié ailleurs, à l’exclusion de ceux souffrant de dermatoses prurigineuses chroniques ou de maladies systémiques connues pour provoquer un prurit, ainsi que 327 502 témoins appariés.

Des expositions  

Développement d’un cancer hématologique dans un délai d’un an, 5 ans et 10 ans après le diagnostic de prurit non précisé ailleurs.

Principaux résultats et mesures  

Les principaux critères de jugement de l’étude étaient les risques relatifs (RR) à 1 an, 5 ans et 10 ans de développement de 9 hémopathies malignes chez les patients présentant un prurit par rapport aux patients témoins.

Les critères de jugement secondaires étaient les RR à 1 an, 5 ans et 10 ans pour toute hémopathie maligne à différents seuils de LDH (250 U/L et 500 U/L).

Résultats 

Après appariement, les cohortes de prurit et de contrôle comptaient chacune 327 502 patients (68,1 % de femmes ; 0,4 % de patients amérindiens ou autochtones d’Alaska ; 3,5 % de patients asiatiques ; 22,2 % de patients noirs ; 0,1 % de patients autochtones d’Hawaï ou des îles du Pacifique ; 59,3 % de patients blancs. ; âge moyen [ET], 42,2 [22] ans).

Les patients présentant un prurit présentaient un risque accru à 1 an de lymphome hodgkinien (RR, 4,42 ; IC à 95 %, 2,83-6,88), de leucémie myéloïde (RR, 2,56 ; IC à 95 %, 1, 79-3,67), de myélome multiple (RR, 2,38 ; IC à 95 %, 1,66-3,41), lymphome non hodgkinien (RR, 2,35 ; IC à 95 %, 1,96-2,82), gammapathie monoclonale (RR, 1,90 ; IC à 95 %, 1,55-2,32), syndrome myélodysplasique (RR, 1,74 ; IC à 95 %, 1,14-2,64) et la leucémie lymphoïde (RR, 1,47 ; IC à 95 %, 1,07-2,02).

Après 12 mois, le risque de cancer était comparable à celui des témoins. Les patients souffrant de prurit présentaient des taux de LDH élevés.

Conclusions et pertinence  

Dans cette étude de cohorte, le RR de cancer hématologique chez les patients présentant un prurit indifférencié était le plus élevé au cours des 12 premiers mois et le taux de LDH avait une utilité diagnostique limitée chez ces patients.

Les cliniciens doivent envisager un examen approfondi des symptômes et une évaluation des facteurs de risque de cancer avant de décider s’il convient de traiter les patients présentant un prurit indifférencié.

Bien que les patients présentant un prurit indifférencié présentaient des taux sériques de LDH plus élevés, ces taux n’étaient pas associés à un risque accru de cancer hématologique.

"Les études futures devraient examiner les covariables, telles que l’âge ou les facteurs de risque spécifiques au patient, pour le développement de cancers hématologiques spécifiques chez les patients présentant un prurit, ainsi qu’un bilan hématologique diagnostique et pronostique optimal", a écrit l’équipe.