Importance pronostique de l’ulcération précoce dans le mélanome cutané primitif

Selon des découvertes récentes, une ulcération précoce dans le mélanome cutané primitif est identifiée comme un indicateur de pronostic défavorable.

Janvier 2024
Importance pronostique de l’ulcération précoce dans le mélanome cutané primitif

Points clés

Des questions  

Les mélanomes cutanés primitifs présentant des caractéristiques évocatrices d’une ulcération imminente devraient-ils être classés comme ulcérés ou non ulcérés, tel que défini par l’ American Joint Committee on Cancer (AJCC) ?

Résultats  

Cette étude cas-témoins rétrospective portant sur 340 patients atteints de mélanome a révélé que les tumeurs présentant une ulcération naissante étaient significativement plus épaisses et plus mitotiquement actives que les témoins non ulcérés, et significativement plus susceptibles de présenter une invasion lymphovasculaire, des ganglions sentinelles positifs et des lésions satellites.

Signification  

Ces résultats suggèrent que les mélanomes primaires avec ulcération naissante pourraient être plus agressifs sur le plan biologique que les mélanomes non ulcérés, et que les pathologistes devraient noter la présence d’une ulcération naissante jusqu’à ce qu’une future directive de l’AJCC clarifie la classification.

Importance  

L’ulcération représente un élément clé du mélanome cutané et contribue à la stadification selon le système actuel de l’American Joint Committee on Cancer (AJCC) . Cependant, les cas présentant une ulcération naissante ne répondent pas entièrement à la définition de l’ulcération de l’AJCC et sont par conséquent classés comme non ulcérés , ce qui présente des difficultés d’interprétation pour les pathologistes. L’implication pronostique d’une ulcération naissante est incertaine.

But  

Évaluer la signification pronostique de l’ulcération naissante dans le mélanome cutané.

Conception, environnement et participants  

Cette étude cas-témoins comprenait des mélanomes cutanés primaires réséqués diagnostiqués entre 2005 et 2015, identifiés dans la base de données de recherche du Melanoma Institute Australia et avec des lames disponibles pour examen au Royal Prince Alfred Hospital.

Les lames ont été examinées par des pathologistes expérimentés dans le diagnostic des lésions mélanocytaires afin d’identifier les cas (ulcération naissante) et les témoins (ulcérés ou non ulcérés).

Les cas d’ulcération naissante ont été appariés dans un rapport de 1:2 avec les témoins non ulcérés et ulcérés, respectivement. L’analyse de l’étude a été réalisée de mars à juin 2023.

Principaux résultats  

Facteurs clinicopathologiques et résultats cliniques : survie globale (OS), survie spécifique au mélanome (MSS) et survie sans récidive (RFS) ont été comparés entre les cas et les témoins.

Résultats  

Sur 2 284 patients atteints de mélanome identifiés, 340 patients (âge médian [IQR], 69 [24-94] ans ; 136 [68 %] hommes ; suivi médian, 7,2 ans) répondaient aux critères. La cohorte appariée était composée de 40 cas de mélanome naissant ulcéré, appariés selon un rapport 1:2 avec 80 témoins non ulcérés et 80 témoins ulcérés.

L’épaisseur médiane (IQR) de Breslow différait significativement entre les cas et les témoins ; 2,8 (1,7-4,1) mm pour les cas précoces contre 1,0 (0,6-2,1) mm et 5,3 (3,5-8,0) mm pour les mélanomes non ulcérés et ulcérés, respectivement.

Le taux mitotique médian (IQR) de la tumeur était de 5,0 (3,0 à 9,0) par mm2 dans les cas d’ulcération naissante, contre 1 (0 à 3,0) par mm2 chez les témoins non ulcérés. et 9 (5,0-14,0) par mm2 chez les témoins ulcérés.

Sur la base de cohortes appariées, les patients atteints de tumeurs non ulcérées présentaient une SG significativement meilleure (rapport de risque [HR], 0,49 ; IC à 95 %, 0,27-0,88 ; P = 0,02) et une RFS (HR, 0,37 ; IC à 95 %, 0,22-0,64). ; P < 0,001) que les patients présentant une ulcération naissante.

La survie sans récidive (RFS) était significativement pire dans les tumeurs ulcérées que dans les cas d’ulcération naissante (HR, 1,67 ; IC à 95 %, 1,07-2,60 ; P = 0,03).

Après ajustement pour tenir compte des facteurs pathologiques, aucune différence statistiquement significative dans les résultats cliniques n’a été observée entre les cas et les groupes témoins.

Conclusions et pertinence  

Les résultats de cette étude cas-témoins indiquent qu’une ulcération naissante dans le mélanome primitif représente un élément de pronostic défavorable que les pathologistes devraient noter dans leurs rapports et prendre en compte dans les futures lignes directrices.