La syncope n'augmente pas le risque d'accident de voiture ultérieur

Contrairement aux attentes, aucune augmentation du risque d'accidents liés à la syncope n'a été observée.

Mars 2023

Points clés

Le premier épisode de syncope est-il associé à un risque accru d’accidents de la route ultérieurs ?

Résultats  

Cette étude de cohorte observationnelle rétrospective basée sur la population a examiné 9 223 patients qui se sont rendus au service des urgences (SU) pour un premier épisode de syncope et 34 366 patients témoins appariés qui se sont rendus au service des urgences pour une affection autre qu’une syncope.

Les chercheurs ont constaté que le risque d’accident de voiture au cours de l’année suivante était similaire dans les deux groupes.

Signification  

Contrairement aux résultats d’études antérieures, ces résultats suggèrent que des restrictions de conduite plus strictes pourraient ne pas être nécessaires après une syncope.

Importance  

Les restrictions médicales de conduite sont lourdes, mais la récidive d’une syncope au volant peut entraîner un accident de véhicule à moteur (MVC). Peu de données empiriques éclairent les restrictions de conduite actuelles après une syncope.

But  

Examiner le risque de MVC chez les patients visitant le service des urgences (SU) après le premier épisode de syncope.

Conception, portée et participants  

Une étude de cohorte observationnelle rétrospective basée sur la population a été menée sur le risque de MVC après le premier épisode de syncope en Colombie-Britannique, au Canada. Les patients qui se sont rendus dans l’un des 6 services d’urgence urbains pour une syncope et un collapsus ont été appariés, selon l’âge et le sexe, à 4 patients témoins qui se sont rendus dans le même service d’urgence le même mois pour une affection autre que la syncope.

Les dossiers médicaux des patients à l’urgence ont été liés aux dossiers médicaux administratifs, aux antécédents de conduite et aux rapports d’accident détaillés. La survie sans accident des personnes souffrant de syncope a ensuite été comparée à celle de patients témoins appariés. Les analyses de données ont été réalisées de mai 2020 à mars 2022.

Des expositions  

Première visite aux urgences pour syncope.

Principaux résultats et mesures  

Participation en tant que chauffeur à un MVC dans l’année suivant la visite d’index à l’ED. Les accidents ont été identifiés à l’aide des données provenant des réclamations d’assurance et des rapports d’accidents de la police.

Résultats  

La cohorte de l’étude comprenait 43 589 patients (9 223 patients atteints de syncope et 34 366 témoins ; âge médian [IQR], 54 [35-72] ans ; 22 360 [51,3 %] femmes ; 5 033 [11,5 %] ] résidents ruraux).

Au départ, les taux bruts d’incidence du MVC parmi les groupes de syncope et de contrôle étaient plus élevés que dans la population générale (12,2, 13,2 et 8,2 accidents pour 100 années-conducteurs, respectivement).

Au cours de l’année suivant la visite de référence à l’urgence, 846 premiers accidents se sont produits dans le groupe syncope et 3 457 premiers accidents dans le groupe témoin, ce qui indique qu’il n’y avait pas de différence significative dans le risque de MVC ultérieure (9,2 % contre 10,1 % ; risque ajusté rapport [aHR], 0,93 ; IC à 95 %, 0,87-1,01, P = 0,07).

Le risque d’accidents ultérieurs chez les patients présentant une syncope n’a pas augmenté de manière significative au cours des 30 premiers jours suivant la visite de référence à l’urgence (aHR, 1,07 ; IC à 95 %, 0,84-1,36 ; P = 0,56) ou parmi les sous-groupes présentant un risque accru d’effets indésirables. événements après une syncope (p. ex., âge > 65 ans, syncope cardiogénique, score de risque de syncope au Canada ≥1).

Conclusions et pertinence  

Les résultats de cette étude de cohorte rétrospective basée sur la population suggèrent que les patients qui se rendent aux urgences avec un premier épisode de syncope présentent un risque d’accident ultérieur similaire à celui du patient moyen aux urgences. Des restrictions de conduite plus strictes peuvent ne pas être justifiées après une syncope.