Arrière-plan
La propagation rapide du virus SARS-CoV-2 et les inquiétudes concernant la transmission virale par des patients ambulatoires présentant des symptômes minimes ou inexistants soulignent l’importance d’identifier les symptômes précoces ou subcliniques de l’infection au Covid-19.
Deux de ces symptômes candidats incluent une perte de l’odorat et du goût signalée de manière anecdotique. Comprendre le moment et l’association de la perte de l’odorat/du goût dans le Covid-19 peut aider à faciliter la détection précoce et l’isolement des cas.
Introduction:
La pandémie de Covid-19 causée par le virus SARS-CoV-2 continue de se propager à un rythme exponentiel avec des inquiétudes récentes concernant une transmission virale importante par des patients asymptomatiques ou légèrement symptomatiques.
Une étude préliminaire réalisée en Iran a montré une augmentation significative des nouvelles anosmies depuis l’épidémie de Covid-19. 2 Un rapport italien portant sur 59 patients hospitalisés pour Covid-19 a révélé que 33 % d’entre eux ont signalé un trouble chimiosensoriel .
Cependant, il n’est pas clair si ces résultats sont propres aux infections à Covid-19 nécessitant une hospitalisation, s’ils sont liés de manière causale à l’infection à Covid-19, ou simplement s’ils sont dus à une reconnaissance plus répandue de l’anosmie post-virale.
Comprendre le moment et l’association entre la perte de l’odorat/du goût et le Covid-19 est essentiel, car les patients atteints d’anosmie aiguë peuvent être des porteurs asymptomatiques de l’infection qui peuvent par inadvertance faciliter la propagation de la maladie.
Méthodes
Une étude transversale dans un seul établissement évaluant les symptômes signalés par les patients en mettant l’accent sur l’odorat et le goût a été menée à l’aide d’une plateforme Internet chez des sujets adultes soumis à des tests Covid-19. La régression logistique a été utilisée pour identifier les symptômes associés à la positivité du Covid-19.
Résultats
Au total, 1 480 patients présentant des symptômes pseudo-grippaux ont subi des tests Covid-19 entre le 3 et le 29 mars 2020. Notre étude a capturé 59 des 102 (58 %) patients positifs au Covid-19 et 203 des 1 378 (15 %) patients Covid-19. - Patients négatifs.
|
Discussion
Cette étude démontre la prévalence et la présentation unique de la déficience chimiosensorielle chez les individus positifs au Covid-19 par rapport aux individus négatifs au Covid-19, tous deux présentant des symptômes pseudo-grippaux.
Nous avons trouvé une association significative entre la perte de l’odorat/du goût et l’infection au Covid-19, car ces altérations chimiosensorielles étaient au moins 10 fois plus fréquentes dans les cas positifs au Covid-19.
Parmi ceux qui ont signalé un dysfonctionnement olfactif , la perte était généralement profonde plutôt que légère. Malgré l’incidence légèrement plus élevée de l’agueusie que de l’anosmie, nous savons que la perte du goût est liée à la perte de l’odorat et que les différences dans les rapports peuvent être imputables aux quelques patients atteints d’anosmie induite par la rhinosinusite basale.
Nous avons également montré que la majorité des patients ont signalé une amélioration de l’odorat et du goût au moment de l’enquête, généralement moins de deux semaines après le diagnostic. De même, les symptômes globaux de la maladie se sont améliorés ou résolus au cours de cette période. Dans certains cas (10 %), les patients ont signalé une résolution précoce des symptômes cliniques sans retour de l’odorat.
Dans l’ensemble, ces résultats peuvent rassurer que les patients atteints d’une infection ambulatoire par Covid-19 et d’une anosmie/hyposmie associée peuvent récupérer leur fonction olfactive en quelques semaines, parallèlement à la résolution d’autres symptômes liés à la maladie. Parmi les répondants positifs au Covid-19 dans cette étude, la majorité n’ont pas nécessité d’hospitalisation et aucun n’a nécessité d’intubation, ce qui suggère qu’un sous-ensemble relativement bénin d’infection au Covid-19 a été capturé.
Cela contraste avec l’enquête hospitalière sur les infections à Covid-19 réalisée par Giacomelli et al3, qui ont signalé des taux de perte chimiosensorielle deux fois moins élevés que ceux de nos sujets. Cela suggère que les cas de Covid-19 ambulatoires et hospitalisés peuvent suivre des évolutions cliniques fondamentalement différentes.
Nous émettons l’hypothèse que les cas ambulatoires sont peut-être en partie le résultat d’ une excrétion virale centrée dans le nez , tandis que les patients nécessitant une hospitalisation pourraient souffrir d’une infection virale davantage centrée sur les poumons, entraînant un taux plus élevé d’insuffisance respiratoire et la nécessité d’une hospitalisation.
De futures études sont nécessaires pour étudier cette hypothèse car, si elle s’avère vraie, au-delà des marqueurs potentiels de détection de la positivité de l’infection au Covid-19, l’anosmie/agueusie peut avoir un certain potentiel pronostique de la gravité de la maladie. maladie.
Conclusions Il existe une forte association d’altérations olfactives et gustatives avec l’infection au Covid-19 et une relation temporelle d’amélioration de ces symptômes avec la résolution de la maladie clinique générale dans cette population majoritairement ambulatoire. Cette étude soutient l’utilisation de la perte de l’odorat/du goût comme symptôme pour un dépistage accru des infections à Covid-19 dans le but de diminuer le risque de transmission de la maladie à partir de cas légèrement symptomatiques. |