Résumé La prise en charge médicale périopératoire est un défi en raison de la complexité croissante des patients se présentant pour des interventions chirurgicales. Un élément clé de l’optimisation préopératoire est une gestion appropriée des médicaments à long terme, cependant, il manque des lignes directrices et des déclarations consensuelles pour la gestion périopératoire des médicaments. Les ressources disponibles utilisent des recommandations dérivées d’études individuelles et n’incluent pas une approche multidisciplinaire ni un consensus formel. La Society for Perioperative Assessment and Quality Improvement (SPAQI) a identifié le manque de conseils cliniques faisant autorité comme une opportunité d’utiliser ses membres multidisciplinaires pour améliorer les soins périopératoires fondés sur des données probantes. SPAQI cherche à fournir des conseils sur la gestion périopératoire des médicaments qui synthétisent la littérature disponible avec un consensus d’experts. L’objectif de cette déclaration de consensus est de fournir des conseils pratiques sur la prise en charge préopératoire des médicaments endocriniens, hormonaux et urologiques. Un panel d’experts possédant une expertise en anesthésiologie, médecine périopératoire, médecine hospitalière, médecine interne générale et spécialités médicales a été constitué et a identifié des médicaments courants dans chacune de ces catégories. Les auteurs ont ensuite utilisé une approche Delphi modifiée pour examiner de manière critique la littérature et générer des recommandations consensuelles. |
Arrière-plan
La Society for Perioperative Assessment and Quality Improvement (SPAQI) est une organisation multidisciplinaire qui a récemment publié plusieurs exposés de position sur la gestion des médicaments périopératoires. Cette déclaration, qui porte sur les médicaments endocriniens et urologiques, a été élaborée dans le cadre d’un processus consensuel décrit par les auteurs.
Recommandations clés
Médicaments contre le diabète :
- Les insulines basales (à action intermédiaire ou prolongée) doivent généralement être poursuivies à raison de 60 à 80 % de la dose habituelle le matin de l’intervention chirurgicale ou la veille de l’intervention chirurgicale, en fonction du programme d’insuline habituel du patient.
- La metformine, les sulfonylurées, la pioglitazone et les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase (DPP)-4 ne doivent pas être administrés le matin de l’intervention chirurgicale.
- Les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose (SGLT)-2 doivent être arrêtés au moins 3 jours avant la chirurgie.
- Les agonistes du Glucagon-like Peptide (GLP)-1 doivent être poursuivis le matin de l’intervention chirurgicale (pour les agents administrés quotidiennement) ou pendant la semaine précédant l’intervention chirurgicale (pour les agents administrés chaque semaine).
Autres médicaments endocriniens :
- Les hormones thyroïdiennes et les médicaments antithyroïdiens peuvent être pris le matin de l’intervention chirurgicale.
- La dose habituelle de corticostéroïdes d’un patient peut être prise le matin de l’intervention chirurgicale (cet article ne traite pas de l’administration périopératoire de stéroïdes supplémentaires à des doses de stress).
- La plupart des autres médicaments hormonaux ou endocriniens peuvent être poursuivis le matin de l’intervention chirurgicale. Cependant, les bisphosphonates doivent être poursuivis (compte tenu du risque d’œsophagite lorsque les patients sont en décubitus dorsal après la prise de ces médicaments).
Médicaments urologiques :
- Les α-bloquants et les inhibiteurs de la 5-α-réductase peuvent être pris le matin de l’intervention chirurgicale.
- Les médicaments anticholinergiques pour la vessie doivent être pris le matin de l’intervention chirurgicale.
- Les inhibiteurs de la phosphodiestérase (PDE)-5, lorsqu’ils sont prescrits pour des indications urologiques, doivent être suspendus pendant 3 jours avant la chirurgie, en raison du risque d’hypotension peropératoire.
Commentaire
La plupart de ces recommandations reposent sur des déductions de bon sens concernant les mécanismes d’action et les effets secondaires de ces médicaments, et non sur des études périopératoires directes. Les auteurs encouragent le jugement clinique dans certains scénarios (par exemple, le maintien de certains agents hormonaux prothrombotiques chez les patients présentant un risque élevé de thrombose périopératoire). J’exhorte les médecins effectuant des évaluations préopératoires à lire ce rapport.