Identifier l'aldostéronisme primaire en soins primaires

Le guide pratique explore les indicateurs cliniques pour identifier l'aldostéronisme primaire.

Janvier 2024
  1. L’aldostéronisme primaire (AP) est fréquent chez les patients souffrant d’hypokaliémie et d’hypertension. 

    Bien que la plupart des patients atteints d’AP soient normokaliémiques , l’hypokaliémie (spontanée ou induite par des diurétiques) chez un patient souffrant d’hypertension devrait inciter à rechercher un aldostéronisme primaire (AP). Environ 30 % des patients souffrant d’hypokaliémie et d’hypertension vus en soins primaires souffrent de PA, mais moins de 5 % des patients souffrant d’hypertension et d’hypokaliémie récurrentes ont été examinés dans un contexte canadien.
     
  2. Les patients atteints d’aldostéronisme primaire (AP) courent un risque accru de maladie chronique s’ils ne sont pas diagnostiqués ou traités. 

    La prévalence de l’aldostéronisme primaire (AP) chez les patients hypertendus en soins primaires est d’au moins 4 à 6 % et potentiellement plus élevée en fonction des seuils de dépistage utilisés. S’ils ne sont pas diagnostiqués et traités par un traitement médical ou une intervention chirurgicale ciblée, les patients atteints de PA présentent un risque disproportionnellement plus élevé de maladie cardiométabolique que les témoins appariés souffrant d’hypertension essentielle. Un diagnostic précoce et un traitement ciblé sont nécessaires pour prévenir les effets néfastes de l’hyperaldostéronisme.
     
  3. Un consensus d’experts recommande le dépistage de l’aldostéronisme primaire (AP) dans les populations à haut risque. 

    Les patients souffrant d’hypertension sévère ou réfractaire, ou les patients souffrant d’hypertension associée à d’autres facteurs spécifiques (hypokaliémie, nodule surrénalien ou antécédents familiaux de PA), doivent être évalués pour la PA avec le rapport aldostérone-rénine.
     
  4. La plupart des médicaments antihypertenseurs peuvent être poursuivis pendant l’étude pour l’aldostéronisme primaire (AP). 

    Il n’est peut-être pas possible d’arrêter les médicaments antihypertenseurs pendant le dépistage de l’aldostéronisme primaire (AP). En plus des antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes (spironolactone, éplérénone et amiloride), la plupart des autres médicaments antihypertenseurs peuvent généralement être poursuivis. Une suppression de la rénine dans le cadre d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ou d’un inhibiteur des récepteurs de l’angiotensine II est hautement suspecte d’AP.
     
  5. Un rapport aldostérone/rénine élevé suggère un aldostéronisme primaire (AP). 

    En cas de suspicion d’AP, l’orientation vers un spécialiste de l’hypertension ou un endocrinien est justifiée pour des examens plus approfondis, y compris un bilan pour une maladie unilatérale qui peut être guérie par chirurgie. Dans le cas contraire, un traitement empirique avec un antagoniste des récepteurs minéralocorticoïdes est recommandé.