Impact de l’écoute de la télévision sur la miction nocturne

Analyser l’association entre la consommation de télévision/vidéo et la nycturie chez les adultes à l’aide des données de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition.

Mars 2024
Impact de l’écoute de la télévision sur la miction nocturne

Dans une étude publiée dans Neurourology and Urodynamics , les adultes qui passaient 5 heures ou plus par jour à regarder la télévision et/ou des vidéos étaient plus susceptibles de développer une nycturie ou d’avoir besoin d’uriner plusieurs fois pendant la nuit.

La nycturie est une maladie répandue caractérisée par le besoin de se réveiller plusieurs fois pendant la nuit pour uriner, ce qui affecte considérablement la qualité de vie globale d’un individu . La nycturie augmente non seulement le risque de maladies telles que l’hypertension, les troubles cardiovasculaires et la mortalité, mais elle représente également un fardeau économique important pour la société. Par conséquent, la nycturie est devenue un problème de santé publique critique qui nécessite une attention et des interventions globales. La nycturie peut souvent être attribuée à d’autres affections sous-jacentes, ce qui rend les traitements destinés uniquement à la nycturie moins efficaces . Par conséquent, il est essentiel d’étudier minutieusement les facteurs de risque associés à la nycturie afin de prévenir de manière proactive son apparition.

Des recherches antérieures ont examiné l’impact de l’obésité et du mode de vie sur la nycturie, démontrant que la chirurgie bariatrique et l’amélioration du mode de vie peuvent atténuer efficacement les symptômes de la nycturie. La consommation de télévision et de vidéo fait désormais partie intégrante du mode de vie moderne, de nombreuses personnes passant des heures considérables devant des écrans pour se divertir, s’informer ou à des fins professionnelles. La prédominance des écrans dans la vie moderne a amené de nombreuses personnes à passer plus d’heures devant l’écran. L’écoute excessive de la télévision est reconnue comme un choix de vie malsain, car elle augmente le risque d’obésité et de diabète, qui sont tous deux des facteurs de risque établis de nycturie . Les résultats de ces études indiquent une association potentielle entre l’écoute prolongée de la télévision et la nycturie. Malgré la nature répandue de l’écoute de la télévision à long terme dans la société contemporaine, une exploration complète de son association avec la nycturie manque notamment dans la littérature existante.

Dans ce contexte, nous avons collecté des données de l’Enquête nationale sur les examens de santé et de nutrition (NHANES) pour étudier l’association possible entre l’écoute prolongée de la télévision et la survenue de nycturie. La confirmation d’une telle association pourrait contribuer de manière significative à l’élaboration de recommandations spécifiques en matière de santé.

Objectifs

Cette étude visait à examiner la corrélation entre le temps passé devant la télévision et/ou la vidéo et la survenue de nycturie chez l’adulte.

Méthodes

Une analyse a été réalisée à partir des données de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition pour 2011-2016, à laquelle ont participé 13 294 adultes âgés de 20 ans et plus. Le critère de jugement principal était la nycturie , qui fait référence au besoin d’uriner deux fois ou plus pendant la nuit.

Initialement, les caractéristiques de base étaient contrastées entre les individus avec et sans nycturie. Les effets du temps passé devant la télévision et/ou la vidéo sur la nycturie ont été étudiés plus en détail à l’aide de modèles de régression logistique multivariée. Pour reconnaître la variation des données de base concernant la prévalence de la nycturie, des analyses de sous-groupes ont été effectuées.

Résultats

L’analyse multivariée ajustée a révélé que les individus du groupe ayant le temps d’écoute de la télévision et/ou des vidéos le plus long présentaient un risque significativement accru (48 %) de souffrir de nycturie par rapport à ceux ayant le temps d’écoute de la télévision et/ou des vidéos le plus court.

Les résultats des analyses en sous-groupes n’ont révélé aucune différence significative dans les tests d’interaction entre la durée de visionnage de la télévision et/ou de la vidéo et la nycturie.

Conclusions

Nos recherches ont montré que les personnes qui passaient 5 heures ou plus par jour à regarder la télévision et/ou des vidéos étaient significativement plus susceptibles de développer une nycturie.

Discussion

La nycturie, telle que définie par l’International Continence Society, fait référence à la condition dans laquelle un individu se réveille pour uriner une ou plusieurs fois pendant la nuit. Bien qu’un seul épisode mictionnel nocturne soit considéré comme une nycturie, la signification clinique est généralement attribuée à sa survenue deux fois ou plus au cours de la nuit. Des recherches antérieures ont constamment montré que cela diminue non seulement la qualité de vie et le sommeil, mais augmente également le risque de chutes, de fractures et même de maladies cardiovasculaires. De plus, il est important de noter que la nycturie est significativement liée aux taux de mortalité chez les deux sexes. La nycturie est influencée par une multitude de facteurs, notamment le sexe, l’âge, l’origine ethnique, l’IMC et la présence de maladies telles que l’hypertension et le diabète. 

L’objectif principal de notre étude était d’étudier l’association entre le temps passé devant la télévision et/ou la vidéo et la prévalence de la nycturie. En particulier, les personnes qui passaient 5 heures ou plus par jour à regarder la télévision et/ou des vidéos étaient significativement plus susceptibles de souffrir de nycturie. Malgré cela, le mécanisme par lequel le fait de regarder longtemps la télévision augmente le risque de nycturie n’est pas bien compris. La pathogenèse de la nycturie peut être classée en polyurie globale, polydipsie nocturne, capacité vésicale réduite, troubles du sommeil et troubles mixtes.

Premièrement, des périodes prolongées d’écoute de la télévision augmentent le risque de développer un diabète de type 2. De plus, le fait de regarder la télévision correspond généralement à la consommation de boissons, ce qui entraîne une consommation élevée de liquides. La combinaison du diabète et de l’augmentation de l’apport hydrique contribue à la polyurie globale, une affection associée à la nycturie. De plus, regarder la télévision pendant une période prolongée implique des périodes prolongées de comportement sédentaire, associées à un œdème des jambes. L’œdème périphérique est l’un des facteurs qui contribuent à la nycturie nocturne.

Deuxièmement, les résultats suggèrent que regarder la télévision à long terme peut entraîner des troubles neurologiques, déclenchant potentiellement un dysfonctionnement de la vessie. De plus, un visionnage prolongé et de haute intensité de la télévision peut entraîner une augmentation de la protéine C-réactive de haute sensibilité, influençant l’inflammation systémique et potentiellement exacerbant le développement de symptômes des voies urinaires inférieures. Ces facteurs peuvent potentiellement avoir un impact sur la survenue de la nycturie en négociant la relation entre le visionnage prolongé de la télévision et le dysfonctionnement des voies urinaires inférieures.

Enfin, des études avaient montré que regarder la télévision pendant une longue période avait des impacts négatifs sur la santé, comme en réduisant la durée du sommeil ou en affectant la qualité du sommeil. Et une diminution de la qualité du sommeil est étroitement liée à la nycturie. De plus, une corrélation a été trouvée entre le fait de regarder la télévision et un risque élevé d’obésité, un facteur définitivement lié à la gravité de la nycturie.

commentaires

L’étude était basée sur les données de 2011 à 2016 de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition. Parmi 13 294 Américains âgés de 20 ans ou plus, 4 236 (31,86 %) ont déclaré souffrir de nycturie , tandis que 9 058 (68,14 %) ne l’ont pas fait.

Les participants qui regardaient la télévision et/ou des vidéos pendant 5 heures ou plus par jour présentaient un risque accru de 48 % de souffrir de nycturie par rapport à ceux qui regardaient moins d’une heure de télévision et/ou de vidéo par jour.

"Alors que les gens s’adonnent de plus en plus à des activités sur écran, une compréhension globale de l’impact d’un temps de télévision et/ou de vidéo prolongé sur les schémas de nycturie est cruciale à la fois pour les professionnels de la santé et de la santé publique", ont écrit les auteurs. "Pour les personnes qui passent beaucoup de temps à regarder la télévision ou à regarder des vidéos, les professionnels de santé peuvent proposer des recommandations d’intervention comportementale, encourageant une gestion appropriée du temps passé devant un écran .

Message final

Cette étude souligne l’importance de considérer le temps passé devant la télévision et/ou la vidéo comme un facteur de risque potentiel de nycturie . Alors que les gens participent de plus en plus à des activités sur écran, une compréhension globale de l’impact du temps prolongé de télévision et/ou de vidéo sur les schémas de nycturie est cruciale pour les professionnels de la santé et les prestataires de soins de santé. publique. Les professionnels de la santé doivent insister, dans l’éducation des patients, sur le fait que le visionnage prolongé de la télévision et/ou de vidéos peut être associé à la nycturie. La sensibilisation croissante du public à ce risque potentiel pour la santé encourage les gens à être plus conscients du temps qu’ils passent à regarder la télévision ou des vidéos. Pour les personnes qui passent beaucoup de temps à regarder la télévision ou à regarder des vidéos, les professionnels de la santé peuvent proposer des recommandations d’intervention comportementale, encourageant ainsi une bonne gestion du temps passé devant un écran.