L'OMS recommande le molnupiravir pour le COVID-19 non grave : directives thérapeutiques

L'OMS recommande le molnupiravir pour les patients atteints de COVID-19 non sévère présentant un risque accru d'hospitalisation, offrant ainsi une option de traitement antiviral prometteuse pour réduire la progression de la maladie et prévenir les conséquences graves chez les personnes à haut risque.

Octobre 2022
L'OMS recommande le molnupiravir pour le COVID-19 non grave : directives thérapeutiques
Source:  A living WHO guideline on drugs for covid-19

Le médicament antiviral molnupiravir est recommandé sous condition pour les patients atteints de Covid-19 non sévère qui présentent le risque le plus élevé d’hospitalisation, déclare aujourd’hui un groupe d’experts internationaux d’élaboration de lignes directrices de l’OMS.

Les patients les plus à risque d’hospitalisation sont généralement ceux qui ne sont pas vaccinés, les personnes âgées et les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou qui souffrent de maladies chroniques.

Cependant, le panel affirme que les patients jeunes et en bonne santé, y compris les enfants, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes, ne devraient pas recevoir ce médicament en raison des risques potentiels.

Le molnupiravir est un médicament antiviral qui agit en stoppant la croissance et la propagation du coronavirus. S’il est utilisé dès que possible après l’infection, il peut aider à prévenir l’apparition de symptômes plus graves.

La recommandation d’aujourd’hui est basée sur de nouvelles données provenant de six essais contrôlés randomisés portant sur 4 796 patients. Il s’agit à ce jour du plus grand ensemble de données sur ce médicament.

Des données probantes d’un niveau de confiance modéré issues de ces essais suggèrent que le molnupiravir réduit le risque d’hospitalisation (43 hospitalisations en moins pour 1 000 patients à risque le plus élevé) et le délai de résolution des symptômes (3,4 jours de moins en moyenne), tandis que des données probantes d’un niveau de confiance faible suggèrent un léger effet sur mortalité (6 décès de moins pour 1 000 patients).

Le groupe d’experts présente les stratégies d’atténuation nécessaires au niveau de la population, y compris la pharmacovigilance et la surveillance de la résistance aux antiviraux, compte tenu des préoccupations concernant la génotoxicité (dommages à l’information génétique d’une cellule provoquant des mutations), l’émergence de résistances et de nouveaux variants.

Ils ne font pas de recommandations pour les patients atteints d’une maladie grave ou critique, car il n’existe aucune donnée d’essai sur le molnupiravir pour cette population.

Et ils reconnaissent que les problèmes de coût et de disponibilité associés au molnupiravir peuvent rendre l’accès difficile dans les pays à revenu faible et intermédiaire et exacerber les inégalités en matière de santé.

Dans la même mise à jour des lignes directrices, le panel recommande un traitement associant deux anticorps (casirivimab et imdevimab) à utiliser chez les personnes qui ne sont pas porteuses de la variante omicron confirmée, car de nouvelles preuves démontrent un manque d’efficacité contre la variante omicron.

Les recommandations d’aujourd’hui font partie d’un guide évolutif, développé par l’Organisation mondiale de la santé avec le soutien méthodologique de la MAGIC Evidence Ecosystem Foundation, pour fournir des conseils fiables sur la gestion du covid-19 et aider les médecins à prendre de meilleures décisions. avec ses patients.

Les lignes directrices sont utiles dans des domaines de recherche en évolution rapide comme Covid-19, car elles permettent aux chercheurs de mettre à jour des résumés de preuves préalablement examinés et examinés par des pairs à mesure que de nouvelles informations deviennent disponibles.

La ligne directrice s’ajoute aux recommandations précédentes pour l’utilisation du baricitinib, des bloqueurs des récepteurs de l’interleukine-6 ​​et des corticostéroïdes systémiques pour les patients atteints de Covid-19 sévère ou critique ; pour l’utilisation du sotrovimab chez les patients atteints de covid-19 non sévère et contre l’utilisation de plasma de convalescence, d’ivermectine et d’hydroxychloroquine chez les patients atteints de covid-19 quelle que soit la gravité de la maladie.

La recommandation pour le remdesivir est en cours de révision en raison de nouvelles données d’essais. Des recommandations pour la fluvoxamine et le nirmatrelvir/ritonavir sont en cours d’élaboration.