L’OMS recommande la vaccination contre la variole du singe

En plus de plaider en faveur de la vaccination contre la variole du singe, l’OMS souligne l’importance d’améliorer la couverture vaccinale contre la polio et d’administrer des rappels contre la COVID-19.

Mai 2023
L’OMS recommande la vaccination contre la variole du singe

Le Groupe consultatif stratégique d’experts en vaccination de l’Organisation mondiale de la santé (SAGE - OMS) a recommandé la vaccination préventive pour les groupes présentant un « risque élevé d’exposition » à la variole du singe. À son tour, il a souligné la nécessité « d’améliorer la couverture systématique de la vaccination contre la polio » face à l’augmentation des cas dans différentes régions du monde et a réitéré la nécessité d’appliquer des rappels contre le Covid-19.

Les recommandations sont le résultat de la réunion que le SAGE a tenue du 3 au 6 octobre, au cours de laquelle ont été examinées les questions relatives aux vaccins contre le Covid-19 contenant des variantes, aux orientations provisoires sur la vaccination contre la variole du singe, aux vaccins candidats contre le virus respiratoire syncytial, à l’Agenda de vaccination 2030 et au éradication de la polio.

À son tour, le Comité a reçu des informations sur l’épidémie du virus Ebola soudanais en Ouganda, sur les vaccins possibles et sur l’essai de vaccination proposé.

Concernant la variole du singe, le groupe d’experts "a recommandé la vaccination préventive primaire (pré-exposition) pour les groupes à haut risque d’exposition".

"Le groupe le plus à risque d’exposition dans l’épidémie actuelle est celui des hommes homosexuels, bisexuels ou autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ayant plusieurs partenaires sexuels. Parmi les autres personnes à risque figurent les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels occasionnels, les travailleurs du sexe, les travailleurs de la santé exposés à un risque répété d’exposition. « le personnel de laboratoire qui travaille avec les orthopoxvirus ; le personnel de laboratoire clinique et de santé qui effectue des tests de diagnostic et le personnel de réponse aux épidémies », a-t-on indiqué.

De même, ils ont assuré que "le niveau de risque d’infection peut être utilisé pour établir des priorités en cas d’approvisionnement limité en vaccins".

En outre, il recommande "la vaccination post-exposition (PEPV) pour les contacts étroits des cas, idéalement dans les quatre jours suivant la première exposition et jusqu’à 14 jours en l’absence de symptômes".

En ce qui concerne le type de vaccins, il a souligné que pour les adultes en bonne santé, l’un des trois vaccins disponibles est approprié et pour ceux pour qui les vaccins à réplication ou à réplication minimale sont contre-indiqués, des vaccins non réplicatifs doivent être utilisés.

SAGE a souligné que « la recherche sur la variole du singe a été négligée dans les pays précédemment touchés » et a recommandé de produire « des preuves sur l’épidémiologie et le statut épizoonotique de la maladie et sur la relation avec les vecteurs animaux ».

Concernant la poliomyélite, les experts ont exprimé leur inquiétude « quant à la reprise de la circulation du poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) au Pakistan ; ), notamment dans la région africaine et au Yémen, ainsi que des détections à New York, Londres et Jérusalem.

Dans ce contexte, il a souligné la nécessité de "redoubler d’efforts pour améliorer la couverture vaccinale systématique" contre cette maladie.

En référence au Covid-19, il a noté que "l’atteinte de taux élevés et équitables de primo-vaccination en série avec des vaccins contenant des souches ancestrales reste la priorité absolue de santé publique".

À propos des quatre vaccins bivalents à ARNm qui contiennent des variantes, notamment BA.1 ou BA. 4-5 en combinaison avec le virus ancestral ont indiqué qu’ils étaient autorisés pour une utilisation comme dose de rappel, mais ont averti qu’il n’y a pas encore suffisamment de données pour formuler une recommandation préférentielle par rapport à celles qui étaient déjà appliquées (avec des virus ancestraux).

Concernant le virus respiratoire syncytial (VRS), il a analysé les résultats des essais de nouveaux vaccins, mais a mis en garde contre la nécessité de disposer de davantage de données dans les pays à revenu faible et intermédiaire pour comprendre « tout le potentiel de ces vaccins en matière de santé publique ».

Enfin, concernant l’épidémie actuelle du virus Ebola soudanais en Ouganda, il a signalé qu’à la date du 6 octobre, il y avait 44 cas confirmés, 20 cas suspects et 10 décès signalés dans cinq districts de ce pays et a indiqué que les vaccins contre le virus Ebola du Zaïre (un pays africain actuellement appelé République démocratique du Congo) n’offrent pas de protection croisée contre celui du Soudan, pour lequel six candidats vaccins sont encore en développement.