La gastrectomie totale pour cancer gastrique est associée à une mortalité significative à 30 jours. Cependant, il existe peu de données disponibles révélant le même paramètre sur une période de 90 jours.
L’ objectif de ce travail, chez les patients ayant subi une gastrectomie totale pour cancer gastrique, est d’étudier les taux de mortalité à 30 jours et 90 jours, en collectant également les facteurs associés aux décès au cours de cette dernière période.
Matériels et méthodes |
Une analyse rétrospective a été réalisée à l’aide de la base de données nationale sur le cancer (2004-2015). Les patients adultes (âgés de 18 ans ou plus) ayant subi une gastrectomie totale pour un adénocarcinome gastrique de stade I à III ont été identifiés et divisés en cohortes en fonction de la mortalité à 90 jours. Afin d’atténuer l’impact du retard dans le traitement définitif, les patients ayant subi une résection chirurgicale définitive > 365 jours après le diagnostic ont été exclus.
Les variables des patients évaluées comprenaient l’âge, le sexe, la race, le revenu supérieur ou inférieur au niveau médian, le type d’assurance et le score de Charlson-Deyo.
Les prédicteurs de mortalité ont été analysés à l’aide d’une régression logistique multivariée et les tendances annuelles des taux de mortalité ont été calculées à l’aide de la régression Joinpoint.
Résultats |
Sur les 5 484 patients ayant subi une gastrectomie totale, les taux de mortalité à 90 et 30 jours étaient respectivement de 9,1 % et 4,7 %. L’âge médian de l’ensemble de la cohorte était de 66 ans.
Les facteurs associés à la mortalité à 90 jours comprenaient l’âge croissant, le revenu inférieur au niveau médian, le score de Charlson-Deyo -2, le traitement dans des établissements à faible volume de stade N1, N2 ou N3, avec <16 ganglions lymphatiques retirés et l’absence de chimiothérapie. traitement. L’absence d’assurance maladie et les marges microscopiques positives étaient corrélées, mais non significativement associées, à la mortalité à 90 jours.
L’absence d’assurance maladie et les marges de résection microscopiques positives étaient corrélées à une augmentation de la mortalité à 90 jours, bien que ces associations ne soient pas statistiquement significatives.
Le taux de mortalité à 90 jours a diminué de manière significative, passant de 14,3 % en 2004 à 7,9 % en 2015 et le taux de mortalité à 30 jours a diminué de manière significative, passant de 7,7 % en 2004 à 4,8 % en 2015.
Discussion |
Bien que des études antérieures aient démontré une morbidité et une mortalité appréciables au cours de la période postopératoire immédiate de 30 jours après une gastrectomie totale, moins d’efforts ont été consacrés à la description de la mortalité à 90 jours pour cette procédure, bien que des preuves provenant d’autres types de cancer aient montré que la mortalité au cours de cette période peut être un paramètre supérieur pour évaluer les patients subissant des résections oncologiques majeures.
La présente étude montre que les taux de mortalité annuels à 90 et 30 jours, ainsi que la durée moyenne du séjour postopératoire, semblent diminuer chez les patients subissant une gastrectomie totale pour un cancer gastrique. Il est toutefois essentiel de noter que, malgré cette amélioration, la mortalité à 90 jours reste encore presque le double de celle à 30 jours.
En outre, le fait que la majorité des patients de cette étude qui présentaient une mortalité à 90 jours avaient été libérés avant de mourir indique qu’il existe une opportunité significative d’amélioration dans la réduction de la mortalité tardive parmi les patients sortis. . Un statut socio-économique inférieur peut être un facteur contributif majeur, car les patients ayant un revenu inférieur à la médiane et sans assurance étaient plus susceptibles de mourir à 3 mois dans cette étude.
En particulier, cette analyse a révélé que le type d’approche chirurgicale réalisée n’était pas un facteur significativement associé à la mortalité à 90 jours chez les patients subissant une gastrectomie totale pour un cancer gastrique.
Bien qu’une approche mini-invasive ait été associée à une morbidité significativement plus faible, notamment une perte de sang peropératoire moindre, une récupération plus précoce de la fonction intestinale, un séjour hospitalier plus court et des résultats oncologiques comparables à une approche ouverte, l’association entre une approche laparoscopique et une mortalité plus élevée chez les patients subissant la gastrectomie pour le cancer gastrique est moins claire.
Conclusions
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