Risque de myopéricardite après la vaccination à ARNm contre le COVID-19

Une revue systématique et une méta-analyse étudient le risque de myopéricardite après la vaccination par ARNm contre le COVID-19.

Juillet 2023
Risque de myopéricardite après la vaccination à ARNm contre le COVID-19

Points clés

Quels sont la fréquence, les caractéristiques cliniques et les premiers résultats associés à la myopéricardite après vaccination par ARNm contre la COVID-19 chez les adolescents et les jeunes adultes ?

Résultats  

Dans cette revue systématique et méta-analyse de 23 études, incluant 854 patients âgés de 12 à 20 ans atteints de myopéricardite associée au vaccin, l’incidence de la myopéricardite était plus élevée chez les hommes après la deuxième dose.

Bien que 15,6 % des patients présentaient un dysfonctionnement systolique du ventricule gauche (VG), seulement 1,3 % présentaient un dysfonctionnement systolique sévère du VG (fraction d’éjection < 35 %) ; Un rehaussement tardif par le gadolinium a été retrouvé dans 87,2 % des cas et 23,2 % ont nécessité une admission en réanimation ; cependant, aucune mortalité hospitalière n’a été observée.

Signification  

Ces résultats suggèrent des résultats largement favorables de la myopéricardite associée au vaccin COVID-19 chez les adolescents et les jeunes adultes.

Résumé

Importance  

Les données publiées sur la myopéricardite associée au vaccin à ARNm contre la COVID-19 chez les adolescents et les jeunes adultes provenaient de petites séries de cas, d’études nationales basées sur la population ou de systèmes de notification passifs. Les preuves regroupées provenant d’une plus grande cohorte internationale sont rares.

But  

Étudier les caractéristiques cliniques et les premiers résultats associés à la myopéricardite après vaccination par ARNm contre le COVID-19 dans une population hétérogène d’adolescents et de jeunes adultes.

Les sources de données PubMed et EMBASE ont été recherchées jusqu’en août 2022. Aucune restriction linguistique n’a été appliquée.

Sélection des études

Des études observationnelles et des séries de cas décrivant la myopéricardite associée au vaccin contre la COVID-19 chez des adolescents et des jeunes adultes âgés de 12 à 20 ans et rapportant les caractéristiques cliniques et les premiers résultats ont été incluses.

Extraction et synthèse de données  

Deux chercheurs indépendants ont extrait les données pertinentes de chaque étude. Une méta-analyse à un groupe a été réalisée dans un modèle à effets aléatoires. Les directives de déclaration des éléments de rapport préférés pour les examens systématiques et les méta-analyses et les méta-analyses des études observationnelles en épidémiologie ont été suivies.

Principaux résultats et mesures  

Les principaux critères de jugement étaient les caractéristiques cliniques et les premiers résultats de la myopéricardite associée au vaccin à ARNm COVID-19, y compris le taux d’incidence, les résultats cardiaques, l’hospitalisation, l’admission en unité de soins intensifs (USI) et la mortalité hospitalière.

Résultats 

Au total, 23 études observationnelles ont été identifiées, incluant 854 personnes (âge moyen, 15,9 [IC à 95 % : 15,5-16,2] ans) atteintes de myopéricardite associée au vaccin contre la COVID-19. Le sexe masculin était prédominant, chez 90,3% (IC 95%, 87,3%-93,2%) des individus.

Le taux d’incidents était plus élevé après la deuxième dose qu’après la première, avec 74,4 % (IC à 95 %, 58,2 % - 90,5 %) des événements survenus après la deuxième dose.

 La majorité des patients (84,4 % [IC 95 % : 80,5 % - 88,3 %] des patients) avaient conservé la fonction ventriculaire gauche (VG). Sur les 15,6 % (IC 95 %, 11,7 %-19,5 %) de patients présentant un dysfonctionnement systolique du VG (fraction d’éjection du VG [FEVG] <55 %), la majorité (14,1 % [IC 95 %, 10,2 %-18,1 %]) léger (c.-à-d. FEVG 45 % à 54 %) et seulement 1,3 % (IC à 95 %, 0 % à 2,6 %) des patients présentaient un dysfonctionnement systolique sévère du VG (c.-à-d. FEVG < 35 %).

Il est intéressant de noter que l’IRM cardiaque a révélé un rehaussement tardif du gadolinium chez 87,2 % (IC à 95 %, 79,8 %-94,7 %) des patients. Bien que 92,6 % (IC à 95 %, 87,8 % à 97,3 %) des patients aient été hospitalisés et que 23,2 % (IC à 95 %, 11,7 % à 34,7 %) des patients aient dû être admis en soins intensifs, les inotropes n’ont été utilisés que chez 1,3 % (IC à 95 %, 0 % à 2,7 %) des patients, aucun patient n’est décédé ou n’a nécessité une assistance mécanique, et la durée d’hospitalisation était de 2,8 jours (IC à 95 %, 2,1 à 3,5).

Risque de myopéricardite suite à un vaccin à ARNm contre le COVID-19

Conclusions et pertinence  

Cette revue systématique et méta-analyse ont révélé un faible taux d’incidence et des résultats précoces largement favorables de la myopéricardite associée au vaccin à ARNm contre la COVID-19 chez les adolescents et les jeunes adultes issus d’un large éventail de populations. Ces résultats sont rassurants, mais un suivi continu est justifié.