Le coût mondial de l'inactivité physique pour la santé

Ne pas lutter contre l'inactivité physique pourrait entraîner près de 500 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles évitables d'ici 2030.

Septembre 2023

La plupart des pays sont en retard dans leurs engagements envers l’objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies d’ici 2030 visant à réduire d’un tiers la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles (MNT), la principale cause de décès et de mauvaise santé. Mondial. Le fardeau mondial croissant des problèmes de santé mentale, exacerbé par la pandémie de COVID-19, est également préoccupant.

À ce rythme, il est peu probable que les pays respectent leurs engagements au titre de l’ODD 3 d’ici 2030, qui consiste à garantir une vie saine et à promouvoir le bien-être de tous à tout âge.

Réduire la prévalence de facteurs de risque modifiables , tels que le tabagisme, la consommation nocive d’alcool, une alimentation malsaine et l’inactivité physique, constitue une stratégie rentable pour réduire le fardeau des MNT et des problèmes de santé mentale. Chaque dollar investi dans l’intensification d’interventions efficaces visant à réduire les facteurs de risque et à gérer les MNT, par exemple, pourrait générer un rendement pouvant atteindre 7 dollars dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), où près de 85 % de tous les décès prématurés dus aux MNT surviennent chaque année.

Cependant, de lents progrès ont été observés au fil des années, notamment dans de tels contextes.

L’inactivité physique est un facteur de risque modifiable important pour les MNT et les problèmes de santé mentale, notamment les accidents vasculaires cérébraux, l’hypertension, le diabète de type 2, les maladies coronariennes, plusieurs types de cancer, la démence, la dépression et la mortalité toutes causes confondues ; en particulier, les décès dus aux maladies cardiovasculaires.

Les coûts globaux de l’inactivité physique pour les systèmes de santé, sur la base de seulement cinq problèmes de santé (maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral, diabète sucré de type 2, cancer du sein et cancer du côlon), ont été estimés à 53,8 milliards de dollars INT (2013), dont 58 % a été payé par le secteur public.

Pour soutenir les réponses des pays, l’OMS a identifié 20 recommandations politiques fondées sur des données probantes, décrites dans le Plan d’action mondial de l’OMS sur l’activité physique 2018-30, pour guider les efforts nationaux visant à augmenter les niveaux d’activité physique des personnes. population. Mais les progrès globaux dans la réduction des niveaux d’inactivité physique ont été lents.

Un plaidoyer plus fort est nécessaire pour établir l’action multisectorielle nécessaire pour promouvoir et permettre davantage d’activité physique. Ce plaidoyer peut être soutenu par des arguments économiques incitant les gouvernements et les organisations non gouvernementales à investir dans l’activité physique.

Résumé

Arrière-plan

L’inactivité physique est un facteur de risque modifiable important pour les maladies non transmissibles (MNT) et les problèmes de santé mentale. Notre objectif était d’estimer les coûts des soins de santé publics associés à ces maladies dues à l’inactivité physique, ce qui aidera les décideurs politiques à prioriser les investissements dans des actions politiques visant à promouvoir et à permettre à davantage de personnes d’être plus actives.

Méthodes

Nous avons utilisé une formule de fraction attribuable à la population pour estimer les coûts directs des soins de santé publics liés aux MNT et aux problèmes de santé mentale pour 2020-2030. Les résultats de la maladie que nous avons inclus étaient des cas incidents de maladie coronarienne, d’accident vasculaire cérébral, de diabète de type 2, d’hypertension, de cancer (sein, côlon, vessie, endomètre, œsophage, gastrique et rein), de démence et de dépression chez les adultes d’au moins 18 ans. . années. Nous utilisons les données sanitaires et économiques les plus récentes disponibles pour 194 pays.

Résultats

Si la prévalence de l’inactivité physique ne change pas , il y aurait 499,2 millions de nouveaux cas de maladies graves non transmissibles évitables dans le monde d’ici 2030, avec des coûts directs de santé de 520 milliards de dollars INT.

Le coût mondial de l’inaction en matière d’inactivité physique atteindrait environ 47,6 milliards de dollars par an. Même si 74 % des nouveaux cas de MNT se produiraient dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, les pays à revenu élevé supporteraient une plus grande proportion (63 %) des coûts économiques.

Le coût du traitement et de la gestion des MNT variait : même si la démence ne représentait que 3 % des nouvelles MNT évitables, la maladie représentait 22 % de tous les coûts ; le diabète de type 2 représentait 2 % des nouveaux cas évitables mais 9 % de tous les coûts ; et les cancers représentaient 1 % des nouveaux cas évitables mais 15 % de tous les coûts.

Le coût mondial de l’inactivité physique pour la santé
Figure : Nombre total mondial et proportion de nouveaux cas de maladies non transmissibles et de problèmes de santé mentale attribués à l’inactivité physique, 2020-30

Interprétation
Ce fardeau sanitaire et économique de l’inactivité physique est évitable. Des investissements supplémentaires et la mise en œuvre d’interventions politiques connues et efficaces aideront les pays à atteindre l’objectif de développement durable consistant à réduire la mortalité due aux MNT d’ici 2030.

Recherche en contexte

Preuves avant cette étude

L’inactivité physique augmente le risque de décès dû à des maladies non transmissibles (MNT). Une seule étude mondiale précédente a estimé les coûts directs des soins de santé résultant de l’inactivité physique en utilisant une approche basée sur la prévalence de la maladie, faisant état d’un coût économique pour la société de 53,8 milliards de dollars INT (aux prix de 2013), dont 58 % ont été payés par le secteur public. Cette étude comprenait cinq problèmes de santé pour lesquels des estimations du risque relatif étaient alors disponibles. Cependant, l’étude n’a pas abordé la question importante de savoir quels coûts potentiels de santé publique évitables, actuels et futurs, pourraient être évités si les niveaux d’inactivité physique étaient réduits ou éliminés.

Valeur ajoutée de cette étude

Il s’agit de la première étude mondiale à fournir des estimations du nombre de nouveaux cas et des coûts de santé publique associés qui surviendraient entre 2020 et 2030 et qui pourraient être évités si les niveaux d’inactivité physique étaient réduits ou éliminés. Cette étude fournit de nouvelles fractions attribuables à la population pour sept problèmes de santé et problèmes de santé mentale (maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral, diabète de type 2, cancers [sein, côlon, vessie, endomètre, gastrique, œsophagien et rénal], dépression et démence) avec des preuves solides. de l’association avec l’inactivité physique.

Implications de toutes les preuves disponibles

Cette étude combine l’évaluation des impacts sanitaires et économiques des MNT et des problèmes de santé mentale associés à l’inactivité physique, et fournit aux décideurs politiques des données empiriques sur le coût de l’inaction pour réduire l’inactivité physique. . Ces données fourniront aux décideurs politiques des preuves pour éclairer et plaider en faveur d’un investissement plus important dans les interventions politiques qui augmentent les niveaux d’activité physique.

Cette étude appelle les pays à prendre des mesures urgentes pour donner la priorité aux investissements dans des interventions qui réduisent ce facteur de risque modifiable. Le Plan d’action mondial de l’OMS pour l’activité physique fournit des orientations claires sur les recommandations politiques fondées sur des données probantes qui, si elles sont mises en œuvre par les pays, amélioreront la santé, réduiront la charge pesant sur les systèmes de santé et permettront d’économiser de l’argent.