L’activité physique associée à une réduction du risque de maladie de Parkinson chez les femmes

Selon les résultats de la recherche, une augmentation soutenue de l’activité physique pourrait constituer une stratégie raisonnable pour prévenir la maladie de Parkinson chez les femmes.

Février 2024
L’activité physique associée à une réduction du risque de maladie de Parkinson chez les femmes

Points forts

  • Cette étude a utilisé les données d’E3N (1990-2018), une étude de cohorte impliquant des femmes inscrites dans un régime national d’assurance maladie pour les personnes du secteur de l’éducation. Les auteurs ont rapporté que l’activité physique était associée à un risque plus faible de maladie de Parkinson (MP) chez les femmes.
     
  • La principale analyse de survie incluait un décalage de 10 ans ; Au cours d’une durée moyenne de suivi de 17,2 ans, 1 074 femmes ont développé une EP incidente. Après ajustement pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels, le risque de MP était 25 % plus faible dans le quartile d’activité physique le plus élevé que dans le quartile le plus bas.
     
  • Cette étude prouve que l’activité physique est associée à un risque plus faible d’EP chez les femmes. Des études de cohortes antérieures ont rapporté qu’une seule mesure de l’activité physique évaluée au départ était associée à une incidence plus faible de MP ; cependant, une méta-analyse a suggéré que cette association était limitée aux hommes. Cette étude fournit la preuve qu’une augmentation soutenue des niveaux globaux d’activité physique régulière pourrait constituer une stratégie générale raisonnable pour la prévention de la MP.

RÉSUMÉ

CONTEXTE ET OBJECTIFS

Des études de cohortes antérieures ont rapporté qu’une seule mesure de l’activité physique (AP) évaluée au départ était associée à une incidence plus faible de la maladie de Parkinson (MP), mais une méta-analyse a suggéré que cette association était limitée aux hommes.

En raison de la longue phase prodromique de la maladie, une causalité inverse ne peut être exclue comme explication possible. Notre objectif était d’étudier l’association entre l’AP et la PD variables dans le temps à l’aide d’analyses décalées pour aborder le potentiel de causalité inverse et pour comparer les trajectoires de l’AP chez les patients avant le diagnostic et les témoins appariés.

MÉTHODES

Nous avons utilisé les données d’E3N (1990-2018), une étude de cohorte de femmes inscrites à un régime national d’assurance maladie pour les personnes travaillant dans l’éducation. La pression artérielle a été auto-déclarée sur six questionnaires au cours du suivi. Au fur et à mesure que les questions changeaient dans les questionnaires, nous avons créé une variable PA latente (LPA) variable dans le temps à l’aide de modèles mixtes de processus latents. La DP a été déterminée à l’aide d’un processus de validation en plusieurs étapes basé sur les dossiers médicaux ou d’un algorithme validé basé sur les réclamations de médicaments.

Nous avons établi une étude cas-témoins imbriquée pour examiner les différences dans les trajectoires ALI à l’aide de modèles mixtes linéaires multivariables avec une échelle de temps rétrospective. Des modèles à risques proportionnels de Cox avec l’âge comme échelle de temps et ajustés pour tenir compte des facteurs de confusion ont été utilisés pour estimer l’association entre le LPA variable dans le temps et l’incidence de l’EP. Notre analyse principale a utilisé un décalage de 10 ans pour tenir compte de la causalité inverse.

RÉSULTATS

Les analyses de trajectoire (1 196 cas, 23 879 témoins) ont montré que le LPA était significativement plus faible chez les cas que chez les témoins tout au long du suivi, y compris 29 ans avant le diagnostic ; la différence entre les cas et les témoins a commencé à augmenter environ 10 ans avant le diagnostic (interaction P = 0,003).

Dans notre analyse primaire de survie, sur 95 354 femmes sans PE en 2000, 1 074 femmes ont développé une PE au cours d’un suivi moyen de 17,2 ans.

L’incidence de l’EP diminuait avec l’augmentation du LPA (tendance P = 0,001), avec une incidence inférieure de 25 % chez les personnes du quartile le plus élevé par rapport au quartile le plus bas (rapport de risque ajusté = 0,75, intervalle de confiance 95 % = 0,63-0,89). L’utilisation de délais plus longs a abouti à des conclusions similaires.

CONCLUSIONS

Un niveau d’activité physique plus élevé est associé à une incidence plus faible de la maladie de Parkinson chez les femmes, ce qui ne s’explique pas par une causalité inverse. Ces résultats sont importants pour planifier les interventions de prévention de la MP.