Un baiser raconte une histoire
Les jeunes humains sont notoirement impuissants et entièrement dépendants des humains adultes qui les entourent pour leur survie. Cependant, tous les adultes ne sont pas aussi impliqués dans la prise en charge d’un enfant en particulier, et il est bénéfique de pouvoir déterminer dès le plus jeune âge quelles sont les relations étroites.
Tomas et coll. ont testé des tout-petits et des bébés pour déterminer s’ils pouvaient identifier des relations étroites ou « épaisses » selon que les personnes participaient à des activités impliquant le partage de salive, comme manger, s’embrasser ou partager des ustensiles. Les enfants s’attendaient à ce que de telles relations soient plus étroites que d’autres, ce qui indique qu’ils peuvent distinguer la proximité très tôt dans la vie.
Résumé Dans toutes les sociétés humaines, les individus nouent des relations « denses » caractérisées par des liens forts, des obligations et une réactivité mutuelle. Les personnes entretenant des relations fortes partagent des ustensiles de nourriture, s’embrassent ou s’engagent dans d’autres interactions distinctives impliquant le partage de salive. Nous avons constaté que les tout-petits et les nourrissons en déduisent que les dyades qui partagent de la salive (par opposition à d’autres interactions sociales positives) entretiennent une relation différente. Les enfants s’attendent à ce que l’échange de salive se produise dans les familles nucléaires. Les tout-petits et les bébés s’attendent à ce que les personnes qui partagent de la salive réagissent avec détresse. Les parents confirment que le partage de salive est un signal valable de l’épaisseur des relations dans l’environnement social de leurs enfants. La capacité d’utiliser des interactions distinctes pour déduire des catégories de relations apparaît tôt dans la vie, sans enseignement explicite. |
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L’une des grandes tâches du développement de l’enfant est de donner un sens au comportement des autres en faisant appel à leurs pensées, croyances et désirs intérieurs [« psychologie intuitive »], ainsi qu’aux groupes et aux relations dont ils font partie. «sociologie intuitive»]. . La mesure dans laquelle ces intuitions peuvent être tirées de l’expérience sociale ou si elles nécessitent une certaine capacité évoluée à interpréter et à catégoriser le comportement a longtemps été débattue.
Thomas et coll. a examiné les intuitions des enfants sur les relations dites « denses » : les liens intimes que les gens entretiennent avec des parents ou des partenaires amoureux et qui se caractérisent par certains comportements et obligations. Les auteurs suggèrent que le partage de salive entre individus est un signal que les jeunes enfants utilisent pour déduire des relations fortes, et que ces déductions sont basées sur des processus évolutifs qui ont façonné la façon dont les jeunes enfants interprètent le monde social.
Les tout-petits, les tout-petits et les bébés en déduisent que les personnes qui partagent de la salive par le biais d’activités telles que s’embrasser, partager de la nourriture ou essuyer de la bave entretiennent des relations dites « épaisses », des liens intimes que les gens partagent souvent avec d’autres membres. de la famille.
Les résultats, basés sur des techniques expérimentales issues des sciences du développement, révèlent des indices sociaux que les jeunes utilisent pour éclairer leur première compréhension de la structure conceptuelle de la famille. Les jeunes enfants dépendent des adultes pour survivre ; Cependant, tous les adultes ne sont pas également engagés à prendre soin d’un enfant en particulier. Il est donc important que les enfants soient capables de déterminer quelles relations sont particulièrement étroites ou intenses dès leur plus jeune âge.
Certains chercheurs affirment que les tout-petits et les nourrissons doivent être sensibles à la façon dont les relations sont communiquées à travers des interactions comportementales distinctes, telles que le partage délibéré et consensuel de salive, qui se produit souvent dans des relations denses.
Pour tester cette hypothèse, Ashley Thomas et ses collègues ont mené une série d’expériences en utilisant des dessins animés ressemblant à des livres de contes et des personnes interagissant avec des marionnettes. Tomas et coll. ont constaté que les enfants s’attendaient à ce que les relations dans lesquelles la salive était partagée soient plus étroites que les autres relations ; les jeunes enfants (âgés de 5 à 7 ans) s’attendaient à ce qu’un tel partage se produise dans les familles nucléaires, et les nourrissons et les tout-petits s’attendaient à ce que les personnes qui partageaient de la salive réagissent les unes aux autres en détresse.
Des expériences menées auprès d’un échantillon de jeunes enfants plus large, plus diversifié sur les plans économique, géographique et racial, ont également révélé que le partage de salive est un signal de densité relationnelle, ce qui suggère que le partage de salive au sein de relations denses est culturellement omniprésent. « Les résultats transcendent les frontières disciplinaires et donnent un aperçu de la façon dont les jeunes enfants donnent un sens aux structures sociales complexes qui les entourent », écrit Christine Fawcett dans une perspective connexe.