Points forts
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Contexte et objectif
Les séquelles neurologiques de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) peuvent persister après la guérison d’une infection aiguë. Ici, notre objectif était de décrire l’histoire naturelle des manifestations neurologiques plus d’un an après la COVID-19.
Méthodes
Une étude de cohorte prospective, multicentrique et longitudinale a été menée auprès de survivants du COVID-19. Lors d’un suivi de 3 mois et d’un an, les déficits neurologiques des patients ont été évalués à l’aide d’un examen neurologique et d’une batterie de tests standardisés comprenant l’évaluation de l’hyposmie (test Sniffin’ Sticks en 16 éléments), des déficits cognitifs (évaluation cognitive de Montréal < 26) et santé mentale (Hospital Anxiety and Depression Scale et Post-Traumatic Stress Disorder Checklist 5).
Résultats
Quatre-vingt-un patients ont été évalués un an après la COVID-19, parmi lesquels 76 (94 %) ont effectué un suivi de 3 mois et 1 an.
Les patients étaient âgés de 54 (47-64) ans et 59 % étaient des hommes. Des troubles neurologiques nouveaux et persistants ont été retrouvés dans 15 % (3 mois) et 12 % (10/81 ; 1 an).
Des symptômes à un an de suivi ont été rapportés par 48/81 (59 %) patients, notamment fatigue (38 %), difficultés de concentration (25 %), oublis (25 %), troubles du sommeil (22 %), myalgie (17 %). %), faiblesse des extrémités (17 %), maux de tête (16 %), altération de la sensation (16 %) et hyposmie (15 %).
L’examen neurologique a révélé des résultats chez 52/81 (64 %) patients sans amélioration dans le temps (3 mois, 61 %, p = 0,230), y compris une hyposmie objective (test Sniffin’ Sticks < 13 ; 51 %). Des déficits cognitifs étaient évidents chez 18 %, tandis que des signes de dépression, d’anxiété et de troubles de stress post-traumatique étaient observés respectivement chez 6 %, 29 % et 10 %, un an après l’infection.
Ces troubles mentaux et cognitifs ne s’étaient pas améliorés après le suivi de 3 mois (tous p > 0,05).
Symptômes autodéclarés quantifiés par durée (à tout moment, > 4 semaines, > 3 mois, ≥ 1 an)
Conclusion
Nos données indiquent qu’un nombre important de patients souffrent encore de séquelles neurologiques, notamment de symptômes neuropsychiatriques, 1 an après la COVID-19, nécessitant une prise en charge interdisciplinaire de ces patients.
Discussion
Dans cette étude observationnelle longitudinale prospective, l’histoire naturelle de la récupération neurologique du COVID-19 jusqu’à 1 an après le diagnostic est décrite. L’accent était mis sur les symptômes et maladies neurologiques nouveaux et persistants, ainsi que sur les mesures de la fatigue et de la santé mentale dans une population mixte de patients ambulatoires et hospitalisés.
Une nouvelle maladie neurologique, généralement bénigne, a été découverte chez 12 % de la cohorte dans les 12 mois suivant la COVID-19. Le symptôme persistant déclaré le plus fréquemment était la fatigue (38 %), suivie des difficultés de concentration (25 %), des oublis (25 %) et des troubles du sommeil (22 %).
Des signes neurologiques objectifs et pertinents sont décrits chez 64 % des patients, l’hyposmie objective (51 %) étant le symptôme le plus répandu. Des troubles cognitifs (18 %), des signes d’anxiété (29 %) et une dépression (6 %) étaient encore présents chez un nombre considérable de patients.
Il est désormais largement reconnu que le COVID-19 peut affecter la santé humaine au-delà d’une infection aiguë.
En plus des manifestations pulmonaires et d’autres dysfonctionnements d’organes, les symptômes et signes neuropsychiatriques attirent l’attention en tant qu’effets à long terme du COVID-19, les représentations courantes étant la fatigue, les maux de tête et les troubles de l’attention.