Les fractures des côtes (RF) sont des blessures courantes, observées chez jusqu’à 10 % de tous les patients blessés, et sont particulièrement fréquentes chez les patients présentant un traumatisme thoracique contondant.
La stabilisation chirurgicale des fractures des côtes (SSRF) chez les patients traumatisés reste controversée et les lignes directrices suggèrent actuellement la procédure uniquement pour des groupes sélectionnés. On ne sait pas dans quelle mesure la stabilisation chirurgicale des fractures des côtes affecte la réadmission à l’hôpital des patients présentant ce type de blessures.
L’ objectif de cette étude était d’examiner comment le SSRF affecte la survie et les réadmissions à l’hôpital chez les patients présentant des fractures des côtes, en particulier chez les patients nécessitant une chirurgie thoracique avec hémothorax retenu. Nous avons émis l’hypothèse que le placage des côtes ne diminuerait pas le risque de réadmission.
Matériels et méthodes |
La base de données nationale sur les réadmissions a été examinée pour les adultes ayant subi des fractures des côtes entre 2010 et 2017. La réadmission a été examinée jusqu’à 90 jours. Les patients ayant reçu une stabilisation chirurgicale pour des fractures des côtes ont été comparés à ceux ayant reçu un traitement conservateur.
Résultats |
Au total, 864 485 patients répondaient aux critères et 13 701 (1,6 %) ont subi une intervention chirurgicale SSRF.
Dans la comparaison entre les patients subissant un SSRF et ceux traités sans chirurgie, les premiers étaient significativement plus jeunes, moins susceptibles d’avoir une seule fracture d’une côte (9,1 % contre 25,4 %) ou plusieurs FR (65,8 %). % contre 72,8 %), présentaient des proportions plus faibles de comorbidités et étaient plus susceptibles d’avoir subi une chirurgie thoracique vidéo-assistée (VATS) (7,2 % contre 1 %) et une thoracotomie (2,5 % contre 0,3 %).
Les patients atteints de SSRF avaient des taux de survie plus élevés. Cependant, ils avaient un séjour à l’hôpital plus long, étaient plus susceptibles de nécessiter une ventilation mécanique et étaient plus susceptibles d’avoir des complications.
Par conséquent, les frais et les coûts hospitaliers étaient plus élevés pour le groupe SSRF. Les patients SSRF étaient plus susceptibles de recevoir un traitement dans de grands hôpitaux métropolitains non universitaires et dans des hôpitaux publics ou privés à but non lucratif.
Parmi les patients ayant reçu du SSRF, 338 (1,5 %) ont été réadmis. Ce petit groupe présentait un taux de comorbidité plus élevé et était plus susceptible d’avoir un fléau thoracique.
Discussion |
Bien que le SSRF dans le traitement des RF traumatiques reste controversé, son utilisation se développe car la procédure est plus largement acceptée. Malgré cela, les indications et les résultats restent mal définis.
Comme on pouvait s’y attendre, les facteurs généralement associés à la réadmission comprenaient l’âge croissant, la sortie vers un hôpital de soins de courte durée et le retrait contre avis médical. Il a été constaté que le SSRF n’était pas associé à la réadmission lorsque l’on examinait tous les patients atteints de FR. En examinant les patients présentant plusieurs RF ou un fléau thoracique, le risque de réadmission était réduit par rapport à un groupe similaire de patients traités de manière non opératoire.
L’étude a également montré une association entre SSRF et une amélioration de la survie globale des patients traités par SSRF par rapport à ceux traités sans chirurgie. Ceci est conforme à d’autres études récentes, qui montrent également un bénéfice global en termes de survie pour le SSRF.
Bien que ce bénéfice en matière de mortalité puisse constituer une raison d’étendre l’utilisation du SSRF, cette étude peut refléter la proportion plus élevée de patients atteints de fléaux thoraciques traités avec cette intervention.
Le présent travail a également montré que les patients atteints de SSRF avaient des frais d’hospitalisation plus longs. Cela contraste avec d’autres études et méta-analyses publiées, qui ont démontré des améliorations dans cet aspect.
Conclusions |
- La stabilisation chirurgicale des fractures des côtes est associée à un risque plus faible de réadmission et également à une meilleure survie.
- Les patients ayant subi une thoracotomie pour hémothorax retenu semblent bénéficier particulièrement d’une stabilisation chirurgicale concomitante en cas de fractures des côtes.