Essai contrôlé randomisé de fixation chirurgicale des côtes à un traitement non chirurgical dans les blessures graves de la paroi thoracique
But:
Comparer l’efficacité de la stabilisation chirurgicale des fractures des côtes (SSRF) avec un traitement non chirurgical des blessures graves de la paroi thoracique.
Résumé des données de base :
Il a été démontré que la stabilisation chirurgicale des fractures des côtes (SSRF) améliore les résultats chez les patients présentant une insuffisance thoracique et respiratoire clinique . Cependant, l’effet des résultats du SSRF sur les blessures graves de la paroi thoracique sans fléau clinique est inconnu.
Méthodes :
Essai contrôlé randomisé comparant la stabilisation chirurgicale des fractures des côtes (SSRF) au traitement non chirurgical des blessures graves de la paroi thoracique, définies comme :
- Un segment radiographique instable sans instabilité clinique.
- ≥5 fractures des côtes consécutives.
- Toute fracture des côtes avec déplacement bicortical.
La randomisation a été stratifiée par unité d’admission comme indicateur de la gravité des blessures.
Le critère de jugement principal était la durée du séjour à l’hôpital (DS).
Les critères de jugement secondaires comprenaient la durée du séjour en unité de soins intensifs (USI), les jours de ventilation, l’exposition aux opioïdes, la mortalité et les incidences de pneumonie et de trachéotomie.
La qualité de vie (QdV) à 1, 3 et 6 mois a été mesurée à l’aide de l’enquête EQ-5D-5L.
Résultats:
84 patients ont été randomisés dans une analyse en intention de traiter (soins habituels = 42, SSRF = 42).
Les caractéristiques de base étaient similaires entre les groupes. Le nombre de fractures totales, de fractures déplacées et de fractures segmentaires par patient était également similaire, tout comme l’incidence des fractures déplacées et des segments radiographiques instables.
La durée d’hospitalisation était plus longue dans le groupe SSRF.
Les jours de séjour aux soins intensifs et de ventilation étaient similaires.
Après ajustement pour la variable de stratification, la durée du séjour hospitalier (DS) est restée plus longue dans le groupe SSRF (RR 1,48, IC à 95 % 1,17-1,88).
La durée du séjour en soins intensifs (RR 1,65, IC à 95 % 0,94-2,92) et les jours sous ventilation (RR 1,49, IC à 95 % 0,61-3,69) sont restés similaires.
L’analyse des sous-groupes a montré que les patients présentant des fractures déplacées étaient plus susceptibles d’avoir des résultats de durée de vie similaires à ceux de leurs homologues recevant des soins habituels.
À un mois, les patients ayant subi une stabilisation chirurgicale des fractures des côtes (SSRF) présentaient une plus grande déficience en termes de mobilité (3 [2-3] vs. 2 [1-2], P = 0,012) et d’autonomie (2 [1-2 ] contre 2 [2-3], P = 0,034) dimensions de l’EQ-5D-5L.
Conclusion:
En cas de lésions graves de la paroi thoracique, même en l’ absence de fléau clinique, la plupart des patients rapportaient toujours une douleur modérée à extrême et une altération de l’activité physique habituelle à 1 mois.
La stabilisation chirurgicale des fractures des côtes (SSRF) a augmenté la durée du séjour à l’hôpital et n’a apporté aucun bénéfice en matière de qualité de vie jusqu’à 6 mois.
Commentaires finaux
Selon les résultats de l’étude, le groupe SSRF a eu un séjour à l’hôpital plus long que le groupe de soins habituels. La durée du séjour en soins intensifs et les jours de ventilation étaient similaires entre les groupes. Cependant, la différence de durée d’hospitalisation restait en faveur du groupe de soins habituels.
L’analyse des sous-groupes a indiqué que les patients présentant des fractures déplacées étaient plus susceptibles d’avoir une durée d’hospitalisation similaire à celle du groupe de soins habituels.
Au suivi d’un mois, les patients du groupe SSRF ont présenté une plus grande détérioration de la mobilité et des soins personnels.
Dans l’ensemble, ces résultats montrent que dans les cas de lésions graves de la paroi thoracique, y compris ceux sans fléau clinique, un nombre important de patients ont signalé une douleur modérée à extrême et des limitations de leur activité physique habituelle à un mois.
La stabilisation chirurgicale des fractures des côtes (SSRF) a entraîné un séjour hospitalier plus long sans apporter aucune amélioration de la qualité de vie pouvant aller jusqu’à six mois. |