Points clés Quelle est l’association entre l’exposition au nirmatrelvir et au ritonavir et le risque de décès ou d’hospitalisation lié au COVID-19 si l’on prend en compte la vulnérabilité des patients aux complications de l’infection au COVID-19 ? Résultats Dans cette étude de cohorte portant sur 6 866 personnes atteintes de COVID-19, le traitement par le nirmatrelvir et le ritonavir était associé à un risque plus faible de décès ou d’hospitalisation chez les personnes les plus cliniquement extrêmement vulnérables, mais pas chez les moins vulnérables. Les personnes qui n’étaient pas extrêmement vulnérables aux complications du COVID-19, dont l’âge moyen était de 79 ans, couraient un risque accru de subir ces complications lorsqu’elles recevaient du nirmatrelvir et du ritonavir, mais ce résultat n’était pas statistiquement significatif. Signification Dans cette étude, le traitement par le nirmatrelvir et le ritonavir n’était pas associé à une réduction du risque de décès ou d’hospitalisation chez les personnes qui n’étaient pas extrêmement vulnérables aux complications de l’infection au COVID-19, quel que soit leur âge. |
Importance
L’analyse post-commercialisation des personnes recevant du nirmatrelvir et du ritonavir (Paxlovid [Pfizer]) est essentielle car elles diffèrent considérablement des personnes incluses dans les essais cliniques publiés.
But
Examiner l’association du nirmatrelvir et du ritonavir avec la prévention du décès ou de l’hospitalisation chez les personnes présentant différents risques de complications liées à l’infection au COVID-19.
Conception, environnement et participants
Il s’agit d’une étude de cohorte portant sur des patients adultes en Colombie-Britannique, au Canada, entre le 1er février 2022 et le 3 février 2023. Les patients étaient éligibles s’ils appartenaient à l’un des quatre groupes de personnes à risque plus élevé ayant reçu la priorité pour la vaccination contre le COVID-19. .
Deux groupes comprenaient des personnes cliniquement extrêmement vulnérables (CEV) qui étaient sévèrement (CEV1) ou modérément immunodéprimées (CEV2). Les individus CEV3 n’étaient pas immunodéprimés mais présentaient des problèmes de santé associés à un risque élevé de complications liées au COVID-19. Un quatrième groupe d’éligibilité élargi (EXEL) a été ajouté pour permettre un accès plus large au nirmatrelvir et au ritonavir pour d’autres personnes à risque plus élevé qui ne faisaient pas partie d’un groupe CEV, comme celles de plus de 70 ans qui n’étaient pas vaccinées.
Des expositions
Les patients atteints de COVID-19 recevant du nirmatrelvir et du ritonavir ont été appariés avec des patients appartenant au même groupe de vulnérabilité ; qui étaient du même sexe, du même âge et du même score de propension au traitement par le nirmatrelvir et le ritonavir ; et qui a également été infecté dans le mois suivant la personne traitée par le nirmatrelvir et le ritonavir.
Principaux résultats et mesures
Le critère de jugement principal était le décès quelle qu’en soit la cause ou l’hospitalisation d’urgence pour COVID-19 dans les 28 jours.
Résultats
6 866 personnes ont été incluses dans l’étude, dont 3 888 (56,6 %) étaient des femmes et dont l’âge médian (IQR) était de 70 (57-80) ans. Comparé aux témoins non exposés, le traitement par nirmatrelvir et ritonavir a été associé à des réductions relatives statistiquement significatives du critère de jugement principal dans le groupe CEV1 (560 patients ; différence de risque [DR], −2,5 %, IC à 95 %, −4,8 % à −0,2 % ). ) et le groupe CEV2 (2 628 patients ; DR, −1,7 % ; IC à 95 %, −2,9 % à −0,5 %).
Dans le groupe CEV3, la DR était de -1,3 %, mais les résultats n’étaient pas statistiquement significatifs (2 100 patients ; IC à 95 %, -2,8 % à 0,1 %).
Dans le groupe EXEL, le traitement était associé à un risque accru d’issue (DR, 1,0 %), mais les résultats n’étaient pas statistiquement significatifs (1 578 patients ; IC à 95 %, −0,9 % à 2,9 %).
Incidence cumulative des décès ou des hospitalisations d’urgence liés à la COVID-19 . CEV indique cliniquement extrêmement vulnérable ; EXEL, éligibilité élargie.
Conclusions et pertinence
Dans cette étude de cohorte portant sur 6 866 personnes en Colombie-Britannique, le traitement par le nirmatrelvir et le ritonavir a été associé à un risque réduit d’hospitalisation ou de décès dû à la COVID-19 chez les personnes atteintes du CEV, le plus grand bénéfice étant observé chez les personnes gravement immunodéprimées.
Aucune réduction du critère de jugement principal n’a été observée chez les individus à faible risque, y compris ceux âgés de 70 ans ou plus sans comorbidités graves.
Message final Paxlovid a réduit le composite de décès ou d’hospitalisations d’urgence chez les personnes à risque plus élevé par rapport aux témoins comparables, mais pas chez celles à faible risque/« pas extrêmement vulnérables » (EXEL), dans une étude canadienne portant sur 6 866 personnes. |