Pollution de l’air ambiant et épidémie de psoriasis : facteurs de risque environnementaux

L’exposition à la pollution de l’air ambiant est associée à un risque accru d’épidémie de psoriasis, en particulier parmi les populations vulnérables, soulignant les déterminants environnementaux des maladies inflammatoires de la peau et l’importance des mesures de contrôle de la pollution dans les interventions de santé publique.

Mars 2022
Pollution de l’air ambiant et épidémie de psoriasis : facteurs de risque environnementaux

Points clés

L’exposition à court terme à la pollution de l’air ambiant augmente-t-elle le risque de poussées de psoriasis ?

Résultats   

Dans cette étude croisée et transversale portant sur 957 patients atteints de psoriasis chronique en plaques avec 4 398 visites de suivi, les concentrations de polluants atmosphériques étaient significativement plus élevées au cours de la période précédant la poussée de psoriasis par rapport à la visite témoin.

Signification  

Ces résultats confirment que la pollution de l’air pourrait être un déclencheur de poussées de psoriasis.


Importance  

Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique avec une évolution par rechutes et rémissions. Certains facteurs environnementaux, tels que les infections, les événements stressants de la vie ou les médicaments, peuvent déclencher des épidémies. On ne sait toujours pas si la pollution de l’air pourrait déclencher des poussées de psoriasis.

But  

Déterminer si une exposition à court terme à la pollution de l’air ambiant est associée aux poussées de psoriasis.

Conception, environnement et participants  

Cette étude observationnelle avec une conception croisée et transversale a analysé rétrospectivement des données longitudinales de septembre 2013 à janvier 2020 de patients atteints de psoriasis chronique en plaques qui ont fréquenté consécutivement la clinique dermatologique ambulatoire de l’hôpital universitaire de Vérone.

Pour l’analyse croisée des cas, ont été inclus les patients présentant au moins une poussée de maladie, définie comme une augmentation de l’indice de surface et de gravité du psoriasis (PASI) de 5 ou plus entre 2 évaluations consécutives sur une période de 3 à 5 ans. 4 mois.

Pour l’analyse transversale, les patients ayant reçu un traitement systémique pendant 6 mois ou plus, avec une évaluation PASI consécutive de grade 2 ou plus, ont été inclus.

Principaux résultats et mesures  

Nous avons comparé les concentrations moyennes et cumulées (aire sous la courbe) de plusieurs polluants atmosphériques (monoxyde de carbone, dioxyde d’azote, autres oxydes d’azote, benzène, particules grossières [PM ; 2,5-10,0 μm de diamètre, PM10 ] et particules fines [<2,5 μm de diamètre, PM2,5]) dans les 60 jours précédant la poussée de psoriasis et les visites de contrôle.

Résultats  

Au total, 957 patients atteints de psoriasis en plaques, avec 4 398 visites de suivi, ont été inclus dans l’étude. Les patients avaient un âge moyen (ET) de 61 (15) ans et 602 (62,9 %) étaient des hommes.

Plus de 15 000 mesures de concentration de polluants atmosphériques ont été extraites du bulletin officiel open source de l’Institut italien pour la protection et la recherche de l’environnement (ISPRA).

Parmi la cohorte globale, 369 (38,6 %) patients présentant une poussée de psoriasis ont été inclus dans l’étude croisée.

Nous avons constaté que les concentrations de tous les contaminants étaient significativement plus élevées au cours des 60 jours précédant la poussée de psoriasis (PASI médian à la poussée 12 ; IQR, 9-18) par rapport à la visite témoin (PASI médian 1 ; IQR, 1 -3, P < .001).

Dans une analyse transversale, une exposition moyenne aux PM10 supérieure à 20 μg/m 3 et une exposition moyenne aux PM 2,5 supérieures à 15 μg/m 3 au cours des 60 jours précédant le dépistage étaient associées à un risque accru de PASI 5 ou d’aggravation plus importante (rapport de cotes ajusté [aOR ], 1,55 ; IC à 95 %, 1,21-1,99 et aOR, 1,25 ; IC à 95 %, 1,0-1,57, respectivement).

Les analyses de sensibilité stratifiées par trimestre d’évaluation, avec divers décalages d’exposition et ajustements en fonction du type de traitement, ont donné des résultats similaires.

Conclusions et pertinence  

Les résultats de cette étude transversale et transversale suggèrent que la pollution de l’air pourrait être un facteur déclenchant des poussées de psoriasis.