Les individus non vaccinés contribuent de manière disproportionnée au risque de SRAS-CoV-2 pour la population vaccinée

Les décisions prises par des personnes non vaccinées contribuent de manière significative au risque de transmission du SRAS-CoV-2 parmi les populations vaccinées, soulignant la responsabilité collective et l’impact des efforts de vaccination sur les résultats de santé publique.

Décembre 2022
Les individus non vaccinés contribuent de manière disproportionnée au risque de SRAS-CoV-2 pour la population vaccinée

Les personnes non vaccinées menacent la sécurité des personnes vaccinées même lorsque les taux de vaccination contre le SRAS-Cov-2 sont élevés, selon une nouvelle étude de modélisation publiée dans le JAMC ( Journal de l’Association médicale canadienne ).

Arrière-plan:

La rapidité du développement d’un vaccin a constitué une réussite remarquable pendant la pandémie de COVID-19, même si l’acceptation n’a pas été universelle. Les opposants au vaccin formulent souvent leur opposition en termes de droits des non vaccinés. Nous avons cherché à explorer l’impact du mélange de populations vaccinées et non vaccinées sur le risque d’infection par le SRAS-CoV-2 chez les individus vaccinés.

Méthodes :

Nous avons construit un modèle compartimental simple sensible-infectieux-récupéré d’une maladie respiratoire infectieuse avec 2 sous-populations connectées : personnes vaccinées et non vaccinées.

Nous avons simulé un spectre de modèles de mélange entre des groupes vaccinés et non vaccinés allant du mélange aléatoire au mélange complet entre égaux (asortativité complète), dans lequel les personnes ont des contacts exclusivement avec d’autres personnes ayant le même statut vaccinal. Nous évaluons la dynamique d’une épidémie au sein de chaque sous-groupe et dans la population dans son ensemble.

Résultats:

Nous avons constaté que le risque d’infection était nettement plus élevé parmi les personnes non vaccinées que parmi les personnes vaccinées, quelles que soient les hypothèses mixtes.

La contribution des personnes non vaccinées au risque d’infection, ajustée en fonction des contacts, était disproportionnée, les personnes non vaccinées contribuant aux infections parmi celles qui ont été vaccinées à un taux plus élevé que ce à quoi on aurait pu s’attendre sur la base du seul nombre de contacts.

Nous avons constaté qu’à mesure que le mélange de personnes similaires augmentait, les taux d’attaque parmi les personnes vaccinées diminuaient de 15 % à 10 % (et augmentaient de 62 % à 79 % parmi les personnes non vaccinées), mais la contribution au risque ajustée. Contact entre personnes vaccinées dérivé du contact avec le nombre de personnes non vaccinées a augmenté.

Les personnes non vaccinées contribuent de manière disproportionnée
Impact du mélange entre sous-populations vaccinées et non vaccinées sur la contribution au risque et à la taille finale de l’épidémie avec une couverture vaccinale croissante de la population. L’augmentation de la couverture vaccinale de la population diminue le taux d’attaque parmi les individus vaccinés et augmente encore la contribution relative au risque chez les individus vaccinés par les individus non vaccinés à un niveau de mélange similaire. Pour les niveaux de couverture vaccinale évalués, l’augmentation du mélange similaire réduit le taux d’attaque parmi les vaccinés mais augmente la contribution relative au risque chez les individus vaccinés par les non vaccinés.

Interprétation:

Bien que le risque associé au fait d’éviter la vaccination lors d’une pandémie virulente incombe principalement aux personnes non vaccinées, leurs choix affectent le risque d’infection virale parmi les personnes vaccinées d’une manière disproportionnée par rapport à la part des personnes non vaccinées dans la population.

 

commentaires

« De nombreux opposants aux vaccins obligatoires ont présenté le recours au vaccin comme une question de choix individuel », écrit le Dr David Fisman, de l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto, avec les co-auteurs. "Cependant, nous avons constaté que les décisions prises par les personnes qui renoncent à la vaccination contribuent de manière disproportionnée au risque parmi celles qui se font vacciner."

Les chercheurs ont utilisé un modèle simple pour explorer l’effet du mélange de personnes vaccinées et non vaccinées afin de comprendre la dynamique d’une maladie infectieuse comme le SRAS-CoV-2. Ils ont simulé un mélange de populations similaires dans lesquelles les personnes ont des contacts exclusifs avec d’autres personnes ayant le même statut vaccinal, ainsi qu’un mélange aléatoire entre différents groupes. Lorsque les personnes non vaccinées étaient mélangées aux personnes non vaccinées, le risque pour les personnes vaccinées était plus faible. Lorsque des personnes vaccinées et non vaccinées se mélangent, un nombre important de nouvelles infections surviennent chez les personnes vaccinées, même dans les contextes où les taux de vaccination sont élevés.

Les résultats des auteurs sont restés stables même lorsqu’ils ont modélisé des niveaux inférieurs d’efficacité du vaccin pour prévenir l’infection, comme chez ceux qui n’ont pas reçu de dose de rappel ou avec de nouvelles variantes du SRAS-CoV-2. Ces résultats pourraient être pertinents pour les futures vagues de SRAS-CoV-2 ou pour le comportement de nouveaux variants.

"Le risque parmi les personnes non vaccinées ne peut pas être considéré comme égoïste", écrivent les auteurs. Autrement dit, l’abandon de la vaccination ne peut pas être considéré comme touchant uniquement les non vaccinés, mais aussi leur entourage. "Les considérations d’équité et de justice pour les personnes qui choisissent de se faire vacciner, ainsi que pour celles qui choisissent de ne pas se faire vacciner, devraient être prises en compte dans la formulation de la politique de vaccination", concluent les auteurs.