Points forts Dans cette étude prospective portant sur les participants à l’essai ACCORD, les enquêteurs ont surveillé les patients diabétiques pendant 24 mois pour déceler des épisodes d’hypoglycémie sévère et mesuré l’allongement incident de l’intervalle QTc. Trois modèles de régression différents, prenant en compte plusieurs covariables différentes dans chaque modèle, notamment l’âge, le sexe, le traitement et l’IMC, ont été utilisés pour évaluer la signification. Les résultats ont montré que les personnes souffrant d’hypoglycémie sévère étaient plus susceptibles d’être plus âgées, noires et sous insuline que les personnes sans hypoglycémie grave. Cependant, dans tous les modèles de régression, une hypoglycémie sévère était associée à un risque relatif accru d’allongement de l’intervalle QTc. Les résultats de l’étude suggèrent qu’une hypoglycémie sévère pourrait être associée à un risque accru d’allongement de l’intervalle QTc. Les auteurs notent que cela pourrait expliquer l’augmentation des décès cardiovasculaires associés aux hypoglycémies sévères. |
Résumé
Contexte
Il existe peu d’études épidémiologiques à grande échelle sur le lien entre l’hypoglycémie sévère (SH) et l’allongement de l’intervalle QT corrigé (QTc) dans le diabète de type 2 (DT2).
But
Évaluer l’association d’une hypoglycémie sévère (SH) avec un allongement de l’intervalle QTc chez les adultes atteints de DT2.
Étudier le design
Analyse de cohorte prospective des participants inscrits à l’étude ACCORD (Action to Control Cardiovascular Risk in Diabetes) sans allongement de l’intervalle QTc au départ. SH a été évalué sur une période de 24 mois .
L’allongement incident de l’intervalle QTc a été déterminé par des électrocardiogrammes de suivi. La régression de Poisson modifiée a été utilisée pour générer des risques relatifs (RR) et des intervalles de confiance (IC) à 95 % pour l’allongement de l’intervalle QTc.
Résultats
Parmi les 8 277 participants (âge moyen 62,6 ans [ET : 6,5], 38,7 % de femmes, 62,8 % de blancs), 324 avaient ≥1 SH (3,9 %).
Sur une période médiane de 5 ans , 517 personnes ont développé un allongement de l’intervalle QTc (6,3 %).
Les participants atteints de SH présentaient un risque accru de 66 % d’allongement de l’intervalle QTc (RR 1,66, IC à 95 % 1,16 à 2,38). L’incidence de l’allongement de l’intervalle QTc était de 10,3 % (27/261) et de 14,3 % (9/63) pour les participants avec 1 et ≥2 SH, respectivement. Par rapport à l’absence de SH, les RR pour les patients avec 1 et ≥2 SH étaient respectivement de 1,57 (IC à 95 % 1,04-2,39) et de 2,01 (IC à 95 % 1,07-3,78).
L’âge a modifié l’association entre SH et l’allongement de l’intervalle QTc (PInteraction = 0,008). L’association est restée significative chez les participants plus jeunes (<61,9 ans [âge médian] : RR 2,63, IC à 95 % 1,49-4,64), mais n’était pas significative chez les participants plus âgés (≥61,9 ans : RR 1,37, IC à 95 % 0,87-2,17).
Conclusion
Dans une vaste population de DT2, l’hypoglycémie sévère (SH) était associée à un risque accru d’allongement de l’intervalle QTc indépendamment d’autres facteurs de risque, tels que la neuropathie cardiaque autonome. L’association était plus forte chez les participants plus jeunes.